Foison de boutons

L’un des rares bijoux qu’un homme peut porter sans passer pour un bellâtre (voire même pire ^^) est le bouton de manchette, revenu récemment à la mode, mais jamais oublié des gentlemen. Ce petit accessoire qui permet de clore avec élégance les manches d’une chemise se positionne sur le poignet.

Il existe trois grands types de poignets de chemise: les poignets mixtes qui nous viennent des USA (un poignet simple avec un bouton en nacre et une double boutonnière), les poignets à boutons, le modèle canonique (juste le poignet simple avec deux boutonnières) et enfin le poignet à mousquetaires, d’origine française mais institutionnalisé par les anglais, qui présente un repli de tissus (donc quatre boutonnières), donnant de l’épaisseur et du ‘tombé’ au poignet. Il s’est développé avec l’abandon du poignet à boutons qui avait besoin d’être fortement empesé pour être rigide.

Il existe de nombreux types de boutonnage, nous allons en faire le tour:boutons1A- les passementeries. Ce modèle simple en cordonnet d’élastomère, de coton ou de soie est le plus pratique pour aborder les boutons de manchette. Il est discret, sobre et sa grande variété de coloris permet de le coordonner avec votre tenue, des chaussettes chamarrées par exemple…

B- les boudins de passementerie. Plus évolués que les passementeries, mais plus gros aussi, ils conviennent bien aux hommes forts et aussi aux chemises à gros mousquetaires (ceux de Café Coton par exemple) dans lesquelles des passementeries seraient perdues…

C- les boutons à pivots. Il s’agit du modèle canonique actuellement, pratique grâce à son fermoir pivotant. Il ne possède qu’un seul côté ‘faste’. Il est possible de le trouver avec une variétés infinie de face.

D- les boutons à chainette. Stiff Collar l’aime particulièrement pour son grand chic. Ce type de lien est devenu difficile à trouver. Yves Saint Laurent en propose de très élégants (deux rondelles dorées avec YSL en relief) avec ses chemises blanches. Avec trois ou quatre maillons, il est tout à fait élégant et très recherché.

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E- les boutons fixes. Modèle assez courant, il est généralement de bon goût, car de petite taille. Il faut en effet qu’il passe à travers les boutonnières, étant dépourvu de fermoir mobile. Les deux faces ne sont pas parallèles, l’angle du lien étant légèrement concave. Hermès propose de très beaux exemples, Hackett également.

F- les boutons à ressorts. Ce type de lien est tombé quelque peu en désuétude même si l’on en trouve ça et la. Ils sont très fragiles. La petite chainette qui relie les pans est fixée par un ressort qui les rapproche, et cède de temps à autres.

G- les boutons à pressions. Ce modèle est très lié au F et était très utilisé avant la guerre avec les poignet empesés, qui étaient indéformables, donc peut aptes à recevoir des liens trop gros ou trop mobiles.

H- les boutons à charnières. Cette fermeture est très pratique pour les boutons à deux faces et permet de bien rapprocher les mousquetaires.

Ces huit modèles de boutons de manchette ne sont pas les seuls, car d’autres existent aussi, mais sont les plus courants. Le retour en grâce de cet accessoire, peut-être futile, mais toujours joli permet aux bijoutiers et habilleurs de développer de nouveaux modèles et fermoirs, pour notre plus grand plaisir. Ceci dit, une règle doit semble-t-il être rappelée, tant son non respect agresse le regard de Stiff Collar: les boutons doivent être discrets! C’est à dire qu’un bouton de plus de 1,5 cm de large peut passer pour vulgaire. L’idéal du gentleman se situe aux alentours de 1,2 cm. Les modèles circulaires sont plus canoniques, en argent ou en or, sans fioritures…

L’un des bons plans pour trouver de jolis boutons pour pas trop cher est les puces. Stiff Collar a l’habitude de faire un petit tour aux puces de Vanves à Paris le samedi matin. On y trouve de beaux modèles années 30 ou 40 pour une vingtaine d’euros, voire moins, en très bon état, en pierre, cuir ou argent…