Bonnes fêtes de Pâques!

L’année dernière, la fête de Pâques fut l’occasion de dessiner des enfants en tenues d’époques. Pour le charme des habits à culottes courtes et du petit décalage avec notre réalité. Car ici on aime cet aspect ‘Chap’, donc surréaliste.

Aujourd’hui donc, photo de famille (fictive), après la chasse aux œufs, dans la salle à manger des enfants, à bord du paquebot Normandie, en route pour Cherbourg en… 1938 ? Et souvenons nous que cette pièce fut confiée à Jean de Brunhoff qui la décora dans le thème de sa création: Babar l’éléphant! Un fond tout à fait enfantin et plaisant aujourd’hui! Bonnes pâques!

Julien Scavini

Pour remplacer le gilet

La semaine dernière, nous avons étudié le gilet sous toutes ses coutures pour comprendre la justesse de son port. Port d’autant plus juste qu’il était (nous évoquons là l’avant guerre et son immédiat après) inconvenant de montrer trop sa chemise, qui fut considérée assez tardivement comme un sous-vêtement. Avec un costume et en ville, le trois pièce ‘tout de même’ était donc la norme. Tandis qu’en atmosphère campagnarde, deux options s’offraient aux gentlemen : opter pour un gilet de drap, comme les gilets de golf ou de chasse, colorés et le plus souvent à carreaux ou choisir un gilet de maille.

Les mailles représentent une formidable opportunité pour compléter des tenues. Mais inutile de demander à un tailleur de vous en faire un. Il a beau être en laine, le tricotage n’est pas du ressort de ces artisans. Son format est strictement le même que celui d’un gilet classique, à savoir court – toujours dans le même rapport au pantalon à taille haute.

Vous pouvez trouver plusieurs options pour ces vêtements de dessus: le gilet à boutonnage, autrement appelé cardigan, du fait de son invention par le comte Cardigan et qui arbore traditionnellement deux petites poches basses (comme le gilet). Sinon, le modèle fermé qui est le pull-over peut présenter ou non des manches. L’encolure est traditionnellement en V, puisqu’il est héritier des gilets et les bords sont sous-tâchés, de la même couleur ou non. Je crois que Marc Guyot en propose d’assez beaux d’ailleurs.

L’avantage de cette catégorie de vêtements intermédiaires est d’être adaptable, à de nombreuses situations et/ou couleurs complémentaires. Ils peuvent apporter une touche de couleur – certains sont d’ailleurs très chamarrés – ou bien réchauffer simplement.

Julien Scavini

La bonne longueur du gilet

Le gilet revient un peu au goût du jour, c’est un fait. Même si l’été aura certainement provisoirement raison de ce revival. Le gilet est partout présent sur les publicités des grandes maisons italiennes ou américaines. Et je suis ravi de le constater. C’est en effet une pièce indispensable pour être vraiment à l’aise, au chaud l’hiver et qui vous confère, une fois la veste tombée, une allure qui reste honorable. Mais attention également, cette petite pièce est aussi utilisée par les grandes marques de prêt à porter bas de gamme ou même les vendeurs de chez Ladurée, avec un lustre bien plus fade. Car il s’agit d’une pièce compliquée, plus qu’il n’y parait et dont la (bonne) relation avec le pantalon est primordiale.

Le gilet est une pièce relativement économique en tissu que l’on peut couper dans des chutes (bien pensées). Sa forme est très variable, croisée ou droite, avec ou sans revers. Il peut techniquement être porté sous toutes les vestes, croisés ou droites, jaquette ou queue de pie (plus que conseillé dans ces deux cas). Il peut arborer deux poches poitrines (appelées aussi poches tiroirs) ou quatre, ou encore des poches passepoilées, avec ou sans rabat. Si vous vous faites confectionner un costume, n’hésitez pas à commander celui-ci. Même si vous ne l’utilisez que rarement, vous serez à l’occasion ravi d’avoir cette petite pièce.

L’une des erreurs la plus importante que l’on constate actuellement est le port du gilet avec un pantalon taille basse, de même que beaucoup de pantalons à taille ‘contemporaine’, càd reposant sur les hanches. Un gilet est une pièce très courte et qui possède une légère pointe devant, restant de ces ancêtres. Cette pointe doit couvrir le pantalon. Sur le côté, la croisure doit être minime, mais existante. Il ne faut pas apercevoir la chemise. Le seul pantalon adapté au port correct du gilet est le modèle à taille haute! Porté avec des bretelles évidemment car il ne faut pas qu’il descende. Les pantalons de costumes classiques sont en général un peu juste, mais les bretelles peuvent parfois permettre d’atteindre la bonne altitude sans pour autant comprimer … vous savez-quoi.

Du coup, les stylistes très intéressés de nouveautés ont allongé les gilets. Pourquoi pas, mais en prêt-à-porter c’est une gageure. Il me semble en effet que les hanches sont systématiquement sous-dimensionnées, à voir comment les vestes ouvrent à l’arrière. Les hommes ont aussi des fesses, oui! Et le gilet long bute alors sur le haut des hanches. Il tire ou alors remonte en accordéon. Enfin, un gilet ne se satisfait pas de la ceinture en cuir, ils ne font pas bon ménage.

Le beau gilet doit galber le buste, mettre en valeur votre taille affinée et dégager une grande longueur de jambe, réelle ou imaginaire. Cela donne de l’allure.

Julien Scavini

Place du bouton de la veste

Trouver ou se faire confectionner une veste sur mesure dans un esprit classique impose une coupe irréprochable, aux dimensions harmonieuses. Si les avis divergent entre tailleurs (et autres professions) sur l’honnêteté intellectuelle d’un tel concept, il existe néanmoins quelques invariants, notamment sur l’entraînement du revers. Évidemment, de telles mesures ne peuvent être prises comme absolues, et dépendent souvent de l’attitude et de la conformation du client.

Vouloir une veste à deux ou trois boutons n’implique pas les mêmes soucis esthétiques, mais induit un travail de conception parfaitement ajusté. Le revers ne s’implante pas au petit bonheur la chance, mais dépend du positionnement de la taille. Traditionnellement, les tailleurs prennent comme repère le nombril de la personne pour positionner celle-ci. Le bouton principal (celui du milieu sur un trois boutons) s’implante entre zéro et deux centimètres au dessus, cette dernière valeur étant classique.

Cette démarche précise, confère à la veste une modularité exemplaire, permettant d’y implanter un, deux, trois ou quatre boutons, séparés par neuf à onze centimètres. Dans le cas d’un deux boutons, le revers ne paraîtra ni exagéré ni trop court. Et sur le veston à trois boutons, cela donnera un revers d’honnêtes dimensions, à peu près égal à la hauteur de la basque.

Chaque styliste influx sur cette disposition particulière, monsieur Ralph Lauren affectionnant par exemple les implantations basses, dégageant d’exagérés revers. Mais à l’inverse, les implantations trop hautes peuvent rendre ridicule une mise.

La question se complique avec le positionnement des poches côtés. Celles-ci doivent prendre place à mi-hauteur du bouton du bas, voire au niveau du passepoil pour les coupes les plus modernes. Sauf si la poche est positionnée en biais, auquel cas il convient de désynchroniser le principe. Il reviendra alors au tailleur d’opter pour un système de relations de mesures, qui paraîtra harmonieux sur le client.

Cette méthode de coupe permet de prendre en compte le gabarit de la personne. Les petits s’orienteront naturellement vers des modèles à peu de boutons et les grands n’auront pas l’air ridicules dans des modèles à quatre boutons, dont les revers seront bien calculés. Les avantages sont multiples, pour rationaliser le tracé et rendre homogène une ligne. Les stylistes l’ont bien compris, même s’ils ont opté pour la mode actuelle qui préconise une implantation plutôt haute…

Julien Scavini

Le bon produit (suite)

Petit message pour vous tenir informé de mon offre, qui ne saurait tarder maintenant. Les étiquettes sont en cours de tissage, les liasses de tissus sont déjà en ma possession, et les vestes, modèles et prototypes en cours d’élaboration. J’espère être opérationnel début Mai.

Les tissus disponibles sont : tous les tissus Holland & Sherry, dont un produit d’appel, un super 100’s laine et cachemire. Je me fournis chez eux également pour les flanelles et les 100% cachemires. Ensuite Gorina propose de superbes serges couvertes (tissu duveteux, à l’image des flanelles), des tissus sports dont quelques Saxony ou Shetland Tweed, ainsi que des twills, des étoffes fresco pour l’été ou des super 150’s. Puis notons Thomas Fisher, qui offre la gamme la plus étendue de tissus de ville, du super 110’s au super 160’s, en passant par le laine-mohair. Enfin Dugdale Brothers qui présente de lourds tissus à manteaux ou une superbe liasse de tissus de ville en super 120’s 280gr.

Je me tiens maintenant à votre disposition si vous souhaitez découvrir l’offre. Le veston démonstrateur arrivera fin avril, mais nous pouvons nous rencontrer avant pour étudier vos envies et examiner les tissus et mon projet. Je me tiens à votre écoute. N’hésitez pas à prendre rendez-vous, peut-être pour le mois de Mai si vous aimez prévoir les événements, au 06 14 90 17 45 ou par mail  : tailleur@scavini.fr. Si vous me laissez vos coordonnés, je pourrais vous faire parvenir un courrier de lancement par voie postale. Merci pour votre soutien.

Julien Scavini

Portes Ouvertes à l’AF-Tailleur

L’Association de Formation Tailleurs organisera ses portes ouvertes les 18 – 19 – 20 Avril 2011, de 10h à 18h. Vous pourrez y découvrir le travail des stagiaires qui apprennent l’art tailleur pour ensuite intégrer les grands ateliers, Cifonelli, Lanvin ou Smalto etc…

Pour l’occasion, l’association ouvre également ses locaux à un artiste peintre, Mad Jarova. Le vernissage aura lieu le lundi 18 à 18h.

Julien Scavini