Figurines de fêtes !

Comme chaque année, je vous présente avec plaisir – chaque jour de la semaine entre Noël et Nouvel-An – une collection de figurines habillées de tenues variées. Commençons ce jour.

NOEL 2012 1

A gauche, appelons le : Francis porte un costume en tweed Donegal Holland & Sherry 340gr. Une chemise crème et une cravate en grenadine jaune. Souliers en veau-velours tabac blond Bowen. A droite, appelons le : Philippe porte un costume de flanelle vert sapin Gorina 450gr, avec un gilet de la même flanelle mais couleur chamois. Cravate orangé à petites palmettes cachemire et une chemise à carreaux. Les derbys proviennent de chez Church’s et la pipe a été culottée au Riesling 😉

Bonne soirée en famille ! Bon réveillon !

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Jour de NOËL ! Joyeux NOËL ! J’espère que vous avez tous bien réveillonné, et que le diner fut gargantuesque 😉

NOEL 2012 2

A gauche, appelons le : Edgar porte un gilet tricoté de laine vierge bicolore et un pantalon de moleskine rouge brique Holland & Sherry 650gr. La chemise est rayée bicolore, rouge et bleu. Les souliers sont de type bucks en veau-velours bleu marine et à semelles de caoutchouc de chez Fairmount. Francis porte lui un blazer en cavalry twill Gorina 420gr avec un pantalon de flanelle J.J. Minnis de 400gr ; une chemise rayée bleu et une cravate club, ainsi que des richelieus Bowen  en veau-velours. A demain.

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NOEL 2012 3

Philippe porte un costume à motifs têtes de clous anthracite de chez Dugdale Bros’ en 280gr, avec une chemise rayée rouge et un nœud papillon dans les mêmes tons. Les souliers sont des derbys noirs 5 œillets des chez Alden. A droite, appelons le : Henri porte un costume croisé en fins chevrons bleu marine Drapers 340gr, une chemise bleu ciel et une cravate et pochette dans les tons violet. Les richelieus sont de type balmoral de chez Markowski.

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NOEL 2012 4A gauche, Philippe porte une veste en pied de poule coupée dans un drap William Halstead 320gr, sur un pantalon plus gilet en flanelle Gorina 450gr. La chemise est à petits carreaux rouge -rouille et la cravate en laine et soie à rayures club. Les souliers, des derbys viennent de chez Shipton & Heneage. Edgar porte lui un cardigan à manches à grosses côtes tressées rouge -rouille avec une chemise jaune à rayures blanches. Le pantalon est un velours 500 raies de chez Holland & Sherry en 650gr couleur biscuit. Les chaussettes rouge -rouille sont complétées de souliers en veau-velours à semelle de gomme. Un fin whiskie et un foulard jaune / rouge complètent l’ensemble.

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NOEL 2012 5Avec une journée de retard, pardon. A gauche, Henri porte un smoking droit à cran pointu en grain de poudre Bateman Ogden 340gr et revers en faille de soie. La chemise est en popeline simple, le nœud en soie et les richelieus vernis de chez Crockett & Jones. A droite, Francis porte une veste d’intérieur en velours de coton et soie rouge, parement du col châle en soie à petits motifs imprimés et fermoirs et décorations en cordelette tressée.  Le pantalon de smoking est en grain de poudre également (barathea), les chaussettes mi-bas en fils d’Écosse et les souliers vernis de chez Alden.

J’espère que cette série vous a -plu -intéressé -amusé -inspiré… ? Je vous souhaite une bonne fin de semaine, et un bon réveillon ! A très vite. Julien Scavini

Stiff Collar se parfume

Aujourd’hui et à l’approche des fêtes, je vais faire un petit tour des parfums élégants et raffinés que j’ai eu le plaisir d’essayer ou dont on m’a dit beaucoup de bien. Parisian Gentleman avait déjà fait un article sur le sujet, qui sur le moment m’avait paru décalé, mais qui au fond avait été très utile, j’avais par exemple découvert Grey Flannel de Geoffrey Beene. Curieux parfum du reste. Bref à moi de vous présenter ma petite sélection, à découvrir. Difficile de vous les décrire, je ne suis pas très doué pour parler d’odeurs. Une caractéristique à l’ensemble : la note de cœur y est caractéristique d’une plante, le parfum ‘presque simple’, a l’instar des essences de fleurs ou de fruits, directement utilisées. J’accroche en effet moins aux parfums dont on ne sait vraiment ce qu’ils contiennent.

parfum 1

Le premier est GREEN IRISH TWEED de la célèbre maison franco-anglaise Creed. Cette fragrance aurait été créée en 1985, ce n’est donc pas un grand classique historique. Odeurs : Verveine, Iris, feuilles de Violette.

Le second est VETIVER ORIENTAL de Serge Lutens. Le meilleur Vétiver qui soit d’après l’un de mes clients. Le flacon est élégant du reste. La maison Lutens est jeune (l’an 2000) mais le créateur expérimenté.

Le troisième, un classique parmi les Eaux de Cologne, unisexe qui plus est : GENTIANE BLANCHE de chez Hermès. Un classique très simple, qui reste. Discrétion et raffinement pour cette essence, l’une de mes préférées. Bien mieux que Terre d’Hermès ! Dans la même série, Eau d’Orange Verte, mais un cran en dessous.

parfum 2

Le premier de cette deuxième série, un flacon que je finis et avec lequel j’ai eu énormément de plaisir : ABSINTHE VERTE de la jeune maison Kilian. Kilian Hennessy, comme son nom l’indique est l’héritier de la famille des spiritueux du même nom et pour une fois dans ce genre de cas, il a du talent ! Absinthe Verte est composée en grande partie de Lavande. Et c’est l’un des rares parfums où cette essence, subtile tient ! Un must have.

Deux, DOURO, EAU DE PORTUGAL de chez Penhaligon’s. Un délice frais mais pas si simple à décomposer car complexe : Neroli, Bergamote, mousse de Chêne etc… Un archi-classique méconnu d’une maison célèbre ! Loin des sentiers battus.

Enfin, EXTRACT OF LIMES de Geo. F. Trumper. Maison plutôt londonienne et difficile à trouver sur Paris mais enfin sur internet on y arrive. L’une des meilleures essences de Citron que j’ai eu l’occasion de tester. Il reste et dure sur la peau.

Voilà. J’espère vous avoir fait découvrir quelques essences que vous ne connaissiez pas. Essayez les si vous croisez une parfumerie… A voir et à sentir. Bonnes fêtes ! Julien Scavini

Le gilet dépareillé

L’idée même du gilet dépareillé m’a toujours paru curieuse. Avec la jaquette, il s’agit du complément essentiel. Aussi, avec un costume de tweed uni, un petit gilet épais en tattersall est idéal. Mais pour le reste je me suis souvent interrogé. Et puis un client m’a demandé un gilet gris clair droit pour mettre avec un costume anthracite. Why not. Et le résultat était plutôt pas mal.

Alors je me suis interrogé et ai fait quelques recherches. Car si l’on met assez peu de nos jours de costumes trois pièces, avoir un petit gilet avec un costume, qu’il soit appareillé ou non, peut présenter beaucoup d’avantages. Vous pourrez le porter pour le mariage d’un ami en complément de votre costume de travail, ou alors à une soirée d’anniversaire, ce sera plus habillé !

03 Mise en page _ LayoutDans un numéro du magazine Adam des années 50, j’ai trouvé ces deux options pour des gilets dépareillés. Ainsi, avec un costume droit, qu’il soit à crans pointus ou à crans normaux, il est possible de faire faire un petit gilet droit ou croisé. Et au delà de la différence de tonalité (bleu ciel sur bleu marine, gris clair sur gris foncé) vous pouvez jouer sur la couleur. Ainsi, en complément d’un costume anthracite, nous pourrions imaginer un petit gilet aubergine, de lin et coton, ou en shantung de soie ; et avec un costume bleu marine – le plus simple possible – un gilet rayé bleu ciel et blanc, pourquoi pas avec une rayure à l’horizontale ? Bref, imaginez les possibles. Un gilet n’est pas une pièce onéreuse. Et cela apportera à votre costume uni une touche de fantaisie qui reste dans les limites du goût et des usages !.

Julien Scavini

Une dernière petite chose m’sieur

Retour aux séries de références cette semaine, avec un choix qui en surprendra plus d’un. Car il est de notoriété publique que le héros est l’homme le plus mal habillé du monde, souvent comparé du reste à un célèbre homme politique français. Mais si le dernier affectionne la bouteille, le premier lui aime le cigare. Enfin lorsque l’on dit cigare, il vaut mieux entendre morceau de tabac mouillé. Reconnaissable entre mille à son imperméable défraichi et à sa Peugeot 403, je veux bien sûr vous parler de l’inspecteur Columbo, interprété par Peter Falk.

Et oui, choix surprenant n’est-il pas ? Je me suis en effet lancé depuis quelques semaines dans une intégrale des épisodes de la série, qui je le rappelle, a débuté en 1968, c’est dire l’ancienneté ! (cela fera plaisir à mes lecteurs les moins jeunes :)) Un premier épisode pilote où Columbo était déjà mal fagoté : imperméable beige froissé, costume de type sack-suit beige/rose sans grande forme et rarement fermé, souliers marrons et ceinture noire, cravate de grenadine verte.

J’ai débuté cette intégrale avec l’idée de pouvoir comparer, non pas les tenues de l’inspecteur, mais celles des méchants et personnages secondaires. Car les derniers épisodes datent de 2003. Cela en fait donc l’une des séries avec le plus de longévité (même s’il y eut une interruption d’une décennie 1978-1989).

Columbo

Et les méchants justement, dans la première partie que j’ai regardé (1968 à 1973), sont géniaux ! Le travail des costumiers(ères) est notable à plus d’un titre. D’une part, ils sont tellement typiques de l’époque que c’en est une source d’inspiration extrêmement importante : revers très généreux, grands cols de chemises que ne renierait pas Marc Guyot, nœuds de cravate généreux. Typique ! Et puis les accords sont souvent osés : princes de galles, carreaux, rayures ou laine/tweed/soie etc… Bref, les méchants ressemblent à des méchants avec beaucoup d’allure, de la même manière que chez James Bond, sauf qu’ici, le fin limier à la petite question fait effet de contraste par rapport à eux.

Qui sont les tueurs ? Des grands bourgeois : le grand psychanalyste, le général, le fils de bonne famille, l’architecte, le chef d’orchestre… Bref, pas n’importe qui. Et justement, la garde-robe souvent va avec le personnage. Ça et les automobiles.

Les décors ne sont pas en reste non plus. A la manière d’Arabesque, les meurtres ont toujours lieu dans la haute société (les assassinats chez les pauvres sont ils sans mobile dissimulable? Il faudrait demander à Julie Lescaut). Dès lors, les visites dans les grandes propriétés de Los Angeles et de ses alentours recèlent bien des surprises architecturales : maison d’architecte ici, panorama touristique là etc..

Bref, Columbo, malgré l’apparence rebutante du héros est une référence en terme d’élégance masculine, car les recherches menées par les habilleurs(euses) sont de très haut niveau et marquées par leur époque, ce qui permet, au fil des épisodes, de tracer presque une histoire du vêtement masculin contemporain. Il y aurait un thèse à faire sur le sujet… A bon entendeur.

Julien Scavini