Pendant les fêtes … 1.2.3.4.5

Entre deux fêtes, il est traditionnel (et les traditions, on les respecte ici, même quand elles sont récentes !) pour Stiff Collar de faire son petit défilé. Ne dérogeons pas cette semaine à la règle. Premier épisode ce soir.

– Veste 3 boutons à épaulé rentré, à petit cran tailleur en poil de chameau Holland & Sherry, poches plaquées ; pantalon vert tendre en laine Gorina, bas serré et cousu rond, double pince, poche gousset à rabat ; chemise à fines rayures violettes et col blanc, boutonnage tunique ; papillon vert sapin à palmettes cachemires violettes et derby deux œillets. Gants en pécari.
– Gilet long à col châle, boutonnières passepoilées et poches plaquées à soufflets, tirettes d’ajustage. Tissus contrastants, poil de chameau et palatine orangée (velours lisse) ; chemise à fines rayures parme vieilli.

Joyeuses fêtes ! Et à demain !

– Surtout ‘ancien régime’ simplifié, en pied de poule Drappers, épaule montage de chemise et col raglan, boutonnières passepoilées et grands rabats de poches pris dans la taille ; chemise à petits carreaux rouges, cravate en cachemire brique.

– Pantalon en peignet Holland & Sherry avec poche révolver, cardigan en soie bicolore, chemise à petits carreaux verts, foulard violet, gants d’agneau glacé, parapluie roulotté bicolore marron et crème et derby deux œillets.

La suite, moins ‘sport’ demain. Bonne journée.

– Costume deux pièces à veste deux boutons en flanelle J.J. Minnis anthracite, chemise à fines rayures rouges et noires et col blanc, pochette blanche et chapeau de feutre, gants en cuir lisse et richelieus fantaisies noirs. Cravate noire à palmettes cachemires rouges contrastantes.

– Manteau raglan à col châle, poches inclinées et dos à complication en drap de laine rouge à carreaux discrets Holland & Sherry, chemise à petits carreaux beiges et col blanc, cravate de cachemire.

– Polo Coat ici en registre ville, croisé avec ses deux grandes poches ‘boite-aux-lettres’, surpiqures machines, parements de bas de manches et martingale dos en gros chevrons de laine Dugdale Bros, chemises à discrets carreaux parme clair, cravate violet foncé à pois blancs.

– Costume en flanelle bleu horizon Dormeuil, veste trois boutons à épaules rentrées, chemise à boutonnage ‘tunique’ grise à fines rayures bleues et noires et col blanc, nœud papillon club et pochette bleu turquin, gants et souliers richelieus ‘one cut’ noirs (ces derniers patinés bleu à la base de l’empeigne).

A demain pour le dernier jour de la semaine…

Dernière publication de l’année. Encore une pour Stiff Collar! Un bon cru, les choses allant de mieux en mieux – enfin j’espère 😉     Le dernier dessin de la semaine ce soir, idéal pour la nuit de la Saint Sylvestre !

– Veste d’intérieur en mélange laine et orylag Holland & Sherry, revers et parements de manches en twill de soie matelassé, chemise plastronnée et faux col cassé, nœud papillon et gilet de coton marcella (piquet de coton), pantalon de l’habit en granité noir à double galonnage et souliers d’opéra.

– Manteau du soir, granité noir Gorina à revers et parementures de manches en faille de soie, chemise plastronnée à col rabattu avec nœud papillon de smoking.

Je vous souhaite une merveilleuse fin d’année ! Et de bonnes festivités ! A lundi. Julien Scavini

Babar, gentleman élégant !

Lorsque je décidais pour la dernière fête pascale de dessiner Babar en arrière plan d’une illustration, je ne pensais pas si bien dire… Babar a toute sa place sur ce blog, il pourrait même en devenir l’égérie, aussi chic et désuet que des souris sur une cravate Hermès !

Bref, Babar, personnage élégant, qui l’eût sérieusement cru ? Alors qu’une exposition lui est consacrée jusqu’au 2 septembre 2012 au musée des Arts Déco, la commissaire de l’exposition s’exclame dans un numéro de 20 Minutes : « C’est un homme élégant, Babar ! »

Né du génie de Jean de Brunhoff en 1931, notre éléphant national a aujourd’hui 80 ans et pas une ride. Au contraire, il est intemporel ; ceci grâce à une garde robe classique, constituée de prime abord d’une « chemise avec col et cravate, d’un costume d’un agréable vert, d’un beau chapeau melon et enfin de souliers avec des guêtres. » C’est directement sorti de la savane, où sa mère fut tuée par un chasseur, qu’il fonça chez un petit tailleur pour revêtir le complet du parfait gentleman !

Farid Chenoune – oui, le plus prestigieux chercheur en ce domaine – ajoute même : « Babar n’apparaitra plus que tiré à quatre épingles. Pochette blanche, discret liseré de la manche de chemise pointant sous la manche de veste, il a le soin du détail. » Babar possède d’ailleurs une sacré garde-robe, digne des élégants – et non des éléphants – qu’il admire dans les rues. « Elle est remplie de vestes de tweed et d’une impressionnante collection de chapeaux » note enfin la commissaire, Dorothée Charles.

Mais déjà Babar était désuet en 1931, à l’instar d’un certain Hercules Poirot, moqué par le capitaine Hastings pour ses cols durs qui font ‘vieux jeu’, ses guêtres blanches et son chapeau melon. C’est précisément pour ça qu’on les aime ici : en faire moins serait renoncer ! Durant ces fêtes, nous ne pourrions pas ! Bonne semaine et joyeux Noël !

Julien Scavini

Chesterfield versus Cover Coat

Lors de la livraison récente d’un manteau d’hiver, le client me posa une question fort pertinente qui me sécha ! Une colle ! Sans voir la pièce (coupe droite, boutons cachés, laine anthracite), voici la question telle quelle : pouvait-on appeler ce manteau un Chesterfield alors qu’il était plutôt près du corps?

Ce détail m’avait échappé, et je replongeais alors dans L’Eternel Masculin et Le Chic Anglais. En effet, les auteurs expliquent que le Chesterfield, inventé au XIXème siècle par une famille ducale, est d’une coupe ample, à la différence du Cover Coat, cintré lui.

Ces deux manteaux sont en effet très proches : tous deux sont droits. En revanche, le Chesterfield est plutôt un manteau de ville, donc réalisé dans un drap foncé de petits chevrons (anthracite, gris ou marine) alors que le Cover Coat, plutôt du registre ‘rural à la ville’ ou ‘mi-sport’ est fait d’un twill beige ou olive, léger, qui le rend toutes saisons. Tous deux également peuvent arborer un col en velours, ton sur ton et des boutons cachés sous patte, plus distingués. Enfin, spécificité du Cover Coat : ses lignes de surpiqures à la machine, en bas des manches et des basques.

Et donc, l’un est véritablement droit, le second cintré. Voilà pour cette question, qui en effet demandait un peu de recherche. Au delà, je reste quelque peu dubitatif sur le fait de tailler des pièces amples pour l’hiver. Car, plus l’on est près du corps, plus on isole. L’idée de faire rentrer de l’air frais sous le manteau me refroidit nettement. Pour l’été, en revanche, autant être aéré je trouve.

La longueur du manteau ensuite, sujet de polémique aujourd’hui. Lors d’une visite chez Arnys, j’entendais le vendeur dire au client : long à mi-mollet, cela fait assez ancien monsieur, alors qu’en dessous du genoux, c’est plus moderne. Certes. Les deux dimensions ‘longues’ étaient disponibles alors que la tendance actuelle se porte plus vers une troisième : le mi-cuisse, à l’italienne. Si je ne suis pas tellement fan (en dehors des modèles à peine plus long que la veste comme les matelassés ou sur-vestes), je préfère franchement les modèles longs, au moins en dessous du genoux.

J’aime assez les films des années 90 car les manteaux y étaient longs. Michael Douglas avait de l’allure dans de tels pardessus. Sous le vent, les pans virevoltent et cela ne manque pas d’une certaine élégance. Par ailleurs, cela ne fait pas chiche. Enfin le poids de l’étoffe marque la stature, car oui, il ne faut pas se contenter d’une laine toute fine !

MàJ : j’ai lu sur le forum De Pied En Cap une autre explication à propos des différences entre Chesterfield et Covercoat. Pour faire court :

  1. Cherterfield : coupe sack plus ou moins près du corps.
  2. Covert Coat : coupe box overcoat (à priori ample), qui est court et en tissu de manteau.

Plus d’infos ici.

Julien Scavini

Mais qui a tué le docteur Lenoir ?

Continuons ce soir avec la série d’articles légèrement ringards mais qui vont bien : parlons d’un jeu de société fort sympathique et plein d’attrait pour les amateurs de vie à l’anglaise. Top, je suis imaginé au début des années 40 par l’anglais Anthony Pratt à Birmingham et ma commercialisation intervient après-guerre. Je me déroule dans un manoir Tudor et emprunte beaucoup aux huis-clos à la Agatha Christie. Je suis  un jeu de société dans lequel les joueurs doivent se questionner à la recherche d’un meurtrier, je suis, je suis ?

Le Cluedo. Avec le Monopoly, le jeu dont petits et grands ne doivent pas se passer. Mais pour changer, je vais encore tourner nostalgique…  Car j’ai récemment acheté un Cluedo, de marque Hasbro à ma soeur pour son anniversaire. Pour dénicher une boite, j’ai dû fuir les grandes surfaces de jouets qui ne proposent plus qu’un Cluedo junior édulcoré et un Cluedo agent secret fonctionnant avec des boitiers électroniques… Heureusement, dans une petite échoppe tenue par un grand enfant, j’ai trouvé un Cluedo classique. Mais alors, quelle déception à l’ouverture de la boite : le manoir est transformé en Loft : la bibliothèque est devenue la salle de home-cinéma et le jardin d’hiver a été transformé en jacuzzi… où vais-je mettre mon mobilier en rotin, mon service à thé et mes petites cuillères en vermeil ? Bref, continuons à déballer. Diantre, les figurines n’existent même plus! A la place, de vulgaires rectangles de plastiques, colorés suivant les personnages…

Les personnages justement. J’en étais resté, pour les hommes, au colonel Moutarde, au révérend Olive et au professeur Violet. Remaniés eux aussi. Le professeur violet est asiatique. Why not, je ne suis pas contre la mixité. Si monsieur Olive est maintenant d’origine africaine, ce qui ne me choque pas plus, il n’est en revanche plus révérend. Pourquoi donc ? Et enfin pourquoi avoir dégradé le colonel au simple rang de Monsieur Moutarde ?  Pourquoi je vous le demande ?

Quant aux armes, ouf, les petites miniatures en métal sont toujours là. Mais nous avons perdu le fer à repasser (certes d’un modèle fort ancien) qui a été remplacé par la hache et une altère ; et surtout la clé anglaise. Oui, vous avez bien lus, la clé anglaise est passée à la trappe. Elle qui symbolisait à elle seule le jeu ! Au lieu de cela, on trouve un flacon de poison – pourquoi pas – et surtout un instrument contondant en forme de trophée… Je vous le donne en mille : un trophée de Star-Academy ! Passez-moi l’expression, dans quelle merde on est !

Bref, si par hasard, vous avez envie d’acheter un tapis de jeu de Cluedo pour passer un bon moment en famille ou avec des amis, achetez-en un vintage sur e-Bay ou dessinez le vous-même, mais fuyez Hasbro qui doit réaliser au moins 30€ de marge sur ces boites fabriquées en Chine!

Une courte annonce excessivement importante : à tous les amateurs de séries anglaise, la chaine TMC a décidé de diffuser en version française tous les samedi soir à partir de ce samedi-ci, la série de iTV intitulée Downton Abbey. Ce feuilleton événement imaginé par Julian Fellowes (co-scénariste de Gosford Park) décrit la vie de la famille Crawley et de leur domesticité à Downton Abbey, une demeure Anglaise dans les années 1910. Les héritiers de Downton Abbey ayant péri lors du naufrage du Titanic, la famille Crawley se retrouve dans une position délicate, les trois descendantes ne pouvant prétendre au titre de Lord Grantham. Or, le titre, le domaine et la fortune de la famille sont indissociables. Matthew Crawley, nouveau successeur et lointain cousin, arrive à Downton Abbey. Il y découvre un style de vie nouveau, avec des règles très strictes qui régissent la vie entre aristocrates et serviteurs.

Bref, un excellent moment de télévision, dans la droite ligne de Jeeves & Wooster ou Poirot.

Julien Scavini