Sur les cinq lundis que compte ce cher mois d’Août et un peu de Septembre, j’ai décidé de réitéré le petit exercice de style, plutôt plaisant, du vestiaire idéal. Enfin plus qu’idéal cette fois-ci, car il préfigure ma garde robe. Ce sera un petit aperçu de pièces de dessus, pour la ville et la campagne, deux répertoires qui me sont chers. J’ai décidé de citer quelques maisons de qualité pour référencer les produits cités de manière purement fictive le plus souvent.
Ce soir deux classiques évidents, le costume droit et le croisé.
Le costume droit deux boutons à cran aigu, avec gilet croisé à cran aigu et pantalon à deux plis, réalisé en flanelle Harrisons, ~350gr; avec chemise de popeline blanche Turnbull et Asser; nœud papillon bleu à pois Harvie et Hudson; pochette de lin blanc chez Lanvin.
Le costume croisé 4×6, avec poche ticket et pantalon à deux plis, réalisé en laine feutrée à rayures craies chez Loro Piana, ~400gr; avec chemise à fines rayures rouges foncées, léger col spread chez Arthur et Fox; cravate à motif cachemires chez Etro; pochette en lin/soie verte chez Marc Guyot; richelieus noirs à bouts droits chez Crockett et Jones.
Ce soir, le même principe, un costume droit et un croisé, en inversant le système des rayures, mais dans les tons bleus cette fois-ci. Plus que tout autre couleur de lainage, les bleus rendent excessivement bien sur un homme, sans distinction de sa couleur de cheveux ou de peaux. Le bleu, à la différence souvent du gris, rayonne, éclaire même la personne, même s’il est choisi très foncé. Sa caractéristique principale par rapport à l’anthracite est qu’il possède de la profondeur, cela en fait donc un coloris de choix!
Le costume droit deux boutons à cran aigu avec poche ticket, avec gilet droit et pantalon à deux plis, réalisé en pin stripe Dormeuil ~330gr; avec une chemise blanche sur mesure de chez Courtot; un nœud papillon à rayures club de chez Old England; une pochette en coton et soie Balthazar; et des richelieus noirs à bout droit de chez George Cleverley.
Le costume croisé 4×6 et pantalon à deux plis et revers (5cm), réalisé dans une toile de laine Holland et Sherry, ~350gr; avec une chemise bengal blanche rayée bleu Ede et Ravenscroft; une cravate violette en velouté de soie Marinella et une pochette pourpre en soie de chez Crombie.
Ce soir et avec un peu d’avance sur le programme, sortons du registre urbain pour celui du voyage extra-muros. L’idéal de tout élégant en goguette est de pouvoir arborer la tenue adéquate. Et été oblige, imaginons une chaude et exotique destination, par exemple les Indes et les hauts plateaux du Darjeeling (quoiqu’encore, il y fasse frais) ou plus simplement les îles Eolies, bref un lieu où le soleil mérite d’être réverbéré, mais où il faut être chic, et donc exagérer, en rajouter, ce que j’ai décidé de faire visiblement ce soir.
Le costume droit trois boutons à cran sport avec poches plaquées, gilet droit et pantalon à deux plis, réalisé en kid mohair blanc Holland et Sherry ~250gr; avec une chemise en lin bleu à col blanc de chez New et Lingwood; un nœud papillon bleu nuit de chez Charvet et une pochette en lin blanc Hackett.
La saharienne dans un mélange laine, lin et soie de chez Drapers ~240gr avec son ceinturon en cuir et son bermuda à revers, réalisé dans une toile mohair Gorina, ~250gr; avec une chemise légèrement grise Arnys; une cravate couleur de la tourbe Brunello Cucinelli; de longues chaussettes de coton (dont la marque ne me vient pas à l’idée maintenant) et des richelieus bi-matières cuir et lin chez Edward Green.
Alors je sais, ce dernier ensemble est quelque peu suranné dans son esthétique, mais c’est ce qui est drôle, au moins en illustration. Après, pour le modèle de la saharienne, je réfère aux vestes d’officiers britanniques, américains ou français, ou même encore des bobbies de Londres qui sont à mon goût les seules expressions vraiment construites de cette fameuse pièce, trop souvent détournée pour de simples vestons froissés de prêt-à-porter.
Retour à Paris, mais vestiaire campagnard ce soir: un trois pièces et une veste dépareillée. Le trois pièces est en glen check, un dérivé du prince de galles, une étoffe dont l’utilisation comme je l’ai déjà écrit est versatile. Aussi bien à la ville qu’à la campagne, je le trouve pour ma part plus à l’aise dans ce dernier registre, étant plus synonyme de ‘sport’ que de business.
Le costume droit trois boutons à cran sport et poche ticket, gilet droit à revers et pantalon à deux plis, réalisé en glen check plaid noir et blanc Porter et Harding ~370gr; avec une chemise blanche de chez Hilditch et Key; une cravate en tartan de chez Cordings; une pochette en cachemire pourpre glanée du côté de Burlington Arcade et des richelieus à bout droit en veaux-velours de chez Emling.
La veste droite à deux boutons et revers à cran sport, en plaid de laine Ralph Lauren ~400gr avec son pantalon à tirants et poche gousset en cavalry twill de chez Gorina; une chemise à gros carreaux de chez Charles Tyrwhitt; un noeud papillon sur mesure en flanelle vert d’eau de chez Charvet et une pochette en fibres d’ortie chez Colette.
Le tour du vestiaire sport continue, avec deux nouvelles tenues aptes aux promenades champêtres.
Le costume droit trois boutons à cran sport et poche ticket et pantalon à deux plis, réalisé en serge couverte couleur poil de chameau Robert Noble ~420gr; avec un pull à côtes en soie marron des Laines Ecossaises, une chemise blanche à col button down de chez Albert Arts; une cravate couleur de la paille à petits écussons chez Ralph Lauren et une pochette à motifs cachemire Sulka.
La veste droite à trois boutons et revers à cran sport, poches côtés à soufflets et rabats et poches ventrales, en chevrons fenetrés Porter et Harding ~400gr avec son pantalon knickers à tirants et deux pinces; un gilet en lin et laine à légers carreaux de chez Dormeuil; une chemise à tattersall check de chez Mettez; un noeud papillon en doupion de soie de la même maison; une pochette lavande en cachemire de chez Marc Guyot et des richelieus à bouts golf fantaisie en cuir grainé marron foncé chez Church’s.
Dernière partie de cet été de Stiff Collar, ce soir retour aux mondanités! Pour ce faire, deux costumes qui pourrait convenir pour une invitation avec le dress code: tenue de ville, en croisé ou droit.
Le costume croisé 4×6 dont les poches de la veste sont sans rabats et un pantalon à deux plis, réalisé en flanelle bleu nuit rayé rouge chez Harrison, ~320gr; avec une chemise en oxford blanc chez Lucca; une cravate bleue avec de discrets points chez Breuer; une pochette blanche en soie de chez Balthazar et des richelieus John Lobb.
La tenue ‘black lounge’ (déjà citée ici), plus formelle qu’un costume et moins importante que le smoking, avec une veste droite à trois boutons et cran aigu, avec son gilet croisé à cran aigu dans une laine barathea anthracite Scabal ~450gr; le pantalon à deux pinces en laine noire à rayures multiples chez Zegna ~390gr; une chemise de popeline blanche à poignets singe cuff chez Hermès; un nœud papillon bleu de minuit chez Yves Saint Laurent et une pochette en lin blanc bordée de noir Dior.
J’espère que ce court tour d’horizon vous aura intéressé, peut-être même passionné. C’est une toute petite vision des meilleures pièces qu’une garde robe doit contenir, pour être parfaitement adapté à toutes les situations. Évidemment, les goûts et les couleurs ne se discutent pas. En revanche, les coupes et assemblages de motifs doivent être étudiés avec minutie. Vous aurez constaté par ailleurs une présence important de costume croisé. Il revient à la mode parait-il, Jeremy Hackett l’a récemment annoncé sur son propre blog. Une chose est sûre, il est autrement plus formel et élégant que les versions droites mais doit être parfaitement ajusté sous peine de ressembler à un sac. Et avec, you will be more english than englishmen themselves! Tel pourrait être a devise de Stiff Collar!
Bonne semaine. Julien Scavini