Lors des préparatifs d’un mariage, les messieurs vont généralement chez le tailleur pour acquérir un beau costume, digne de cet instant mémorable. Dans le même temps, les fiancées se pressent pour faire confectionner une robe, tâche demandant souvent plus de temps et de préparation que pour un costume. Au cours de l’entretien chez le tailleur, une question revient souvent sur comment accorder la tenue masculine avec la robe de la mariée. Comment faire un rappel entre le costume et la robe?
Et bien à vrai dire, je n’ai aucune autre réponse que : aucun. Comment voulez-vous trouver un point d’accord entre un costume généralement sombre (je ne conçois pas tellement le costume blanc à la Eddy Barclay comme une chose exquise, à moins de faire cela très finement) et une robe blanche? Et puis il n’y a pas à chercher d’accord, plutôt un contraste, qui sur les photos sera très intéressant, d’autant plus si celles-ci sont en noir et blanc. Un beau contraste clair / foncé est très satisfaisant.
Ça, généralement, les mariés le comprennent bien. Toutefois, certains reviennent à la charge concernant la chemise. Avec la fameuse sentence : « oui mais la couturière m’a dit que la chemise du marié devait être ivoire! »
Phrase fatidique qui engage alors l’homme. Va-t-il ou pas suivre ce conseil? Certains fiancés sont en effet très arque-boutées sur cette question.
J’ai déjà eu l’occasion d’écrire sur la chemise ivoire, lors de mon article sur La Panthère Rose. Je trouvais le résultat assez intéressant avec un costume de ville, sans toutefois avoir jamais osé. Car au fond, je trouve que la chemise ivoire a un petit côté ancien, voire même chemise un peu sale. C’est un jugement un peu dur certes. Car je ne nie pas qu’il est possible pour certains élégants de manier celle-ci très bien. Mais de manière générale, il faut s’en méfier.
Cet argument généralement fait mouche. Toutefois, certaines fiancées, parfois les yeux embuées, se mettent à craindre que leur robe fasse moche. Car c’est bien connu, une robe de mariée n’est jamais tout à fait blanche, mais plutôt coquille d’œuf. « Mais la couturière m’a dit qu’il fallait que la chemise de mon fiancé soit accordée avec ma robe? » Je rétorque que je n’y peux rien si la couturière ne travaille pas de belles matières bien blanches, et qu’en tout cas chez les tailleurs, le coton à chemise, c’est blanc! Point.
Je prends un malin plaisir à tordre le cou de la créatrice. Mais au fond, c’est entretenir une vieille rivalité, entre la profession masculine et féminine. Je me souviens encore de M. Guilson s’en moquer avec ce verdict : « n’utilisez pas d’épingles! C’est pour les couturières. Les tailleurs utilisent du bâti! » hihih.
Quoiqu’il en soit, une fois posé que la chemise du marié est blanche et que la robe de la mariée, oui, sera blanc cassé, je nuance et apaise les couples. Rassurez-vous.
La chemise n’est visible qu’à peine, un peu autour du cou, un peu en bas des poignets. La veste et le gilet la cachent majoritairement. Ainsi, la nuance n’apparaitra jamais vraiment. Personne ne s’en rendra compte.
Par ailleurs, les photos sont généralement un peu surexposé, si bien qu’en fait, sur les clichés, il sera impossible de percevoir une différence de teinte, la robe apparaitra d’un blanc optique! De quoi rassurer normalement la demoiselle. Je n’en ai une qu’une, il y a longtemps, qui refusant cette idée, imposa au fiancé une chemise bleue, au grand dam de ce dernier. Mais hélas, il n’avait pas le choix…
Belle semaine, Julien Scavini