Vous le savez, la question de la recherche du style français me passionne depuis les débuts de ce blog. Je vous en ai parlé maintes fois, parfois en prenant Arnys pour exemple, parfois en tentant d’en dépasser l’esthétique. En 2025, alors que le vestiaire masculin oscille entre performance technique et nostalgie patrimoniale, je m’amuse toujours à y réfléchir. Tout en étant peut-être à peu près sûr qu’au fond, il n’existe plus vraiment de style national, tout étant fondu dans une grande internationale stylistique. Cette question d’un style français hypothétique m’était sortie de l’esprit. Je le trouvais… introuvable.
D’autant plus que la pratique – difficile – du prêt-à-porter m’a éloigné de cette réflexion théorique. Développer des modèles, les produire, les distribuer, les solder est incroyablement chronophage et énergivore. Toutefois, cette pratique pousse aussi à observer les confrères et concurrents : coupes en vogue, matières privilégiées, palettes de couleurs, etc. À force de regarder, un jour, plus qu’un autre, j’ai mieux ouvert les yeux. Je m’amusais intérieurement de cette forme de découverte. Le style français, mais c’est bien sûr ! Eurêka. Alors qu’il était devant moi depuis une décennie. Une décennie à ne voir que ça, à longueur de journée, dans ma boutique, sur les trottoirs, dans le métro.
Je précise toutefois que j’ai eu du mal à bien ouvrir les yeux, car dans le costume, on finit par ne voir que le costume, comme alpha et oméga du style masculin. Ce style français, si commun, si présent, comment le caractériser alors ? Je vous déroule mes critères :
- La coupe est proche du corps. Autrement dit : slim ou semi-slim.
- Les proportions des détails sont invariablement chiches, voire pingres. Autrement dit : minimalistes. Minables dirait un ami.
- Les matières sont majoritairement naturelles. Le coton est surreprésenté. La laine est vaguement présente, mais elle coûte cher, alors une laine qui gratte d’origine portugaise suffit.
- La palette de couleurs est trendy sans jamais être saturée.
- L’esthétique se veut BCBG tout en revendiquant presque celle de l’artisan couvreur.
Une fois ces critères distillés, vous avez peut-être du mal à visualiser le résultat. Je vais vous aider. Imaginez un jeune homme entre 30 et 40 ans, plutôt urbain. Il travaille comme juriste à la Macif. Ou chef de produit dans une start-up d’applis. Ou ingénieur chez SNCF Réseau. Ou technico-commercial chez Keolis. Ou banquier dans une agence de la BNP. Ou caviste chez Nicolas. Bref, il a fait quelques études et occupe un poste situé à une certaine altitude de l’ascenseur social. Que porte-t-il ce mardi matin ? Je citerai toujours trois marques pour rester neutre et vous ouvrir le champ de l’imaginaire :
- Une chemise en petit oxford rayé, un coton pas très épais. Le col est ridiculement petit, minuscule, pour faire plus moderne, comme les poignets. Une poche de poitrine existe, mais si petite aussi qu’elle en devient risible. Cette chemise n’a pas été repassée — très important. D’où vient-elle ? Peut-être Monoprix, peut-être Faguo, peut-être Figaret.
- Un chino, là encore en coton pas très épais, couleur beige. Sans pli marqué au fer. La ligne est très svelte sur la jambe, soulignant le postérieur rebondi que madame ou monsieur aime voir, et surtout sans excédent de tissu derrière la cuisse ! Ouverture en bas : entre 17 et 18 cm. Peut-être qu’un bouton coloré égaye la poche arrière, détail très important pour le styliste à l’origine du modèle. D’où vient-il ? Peut-être du Pantalon, peut-être de El Ganso, peut-être de Balibaris.
- Pour les souliers, trois possibilités. Soit une paire d’Adidas Stan Smith ou une copie quelconque, elles sont si nombreuses. Détail important : elles sont sales et bien fatiguées. Soit une petite basket basse avec un bouton en bois sur le côté, de chez Faguo. Soit une chaussure en cuir (type derby surtout), du genre de chez Bobbies.
- Comme il ne fait pas très chaud, il porte un pull-over en laine bouillie à col rond, d’une couleur indéfinie. Peut-être de chez Hast, peut-être de chez Monoprix, peut-être de chez Devred.
- Et comme il lui faut une veste pour ranger son téléphone et paraître plus sérieux devant ses clients et prospects, il a choisi une veste de travail, aussi appelée workjacket, en laine qui gratte bien. Peut-être de chez La Redoute, peut-être de chez Hast, peut-être de chez Octobre.
Je pense qu’avec cette description, vous situerez très aisément et très spontanément ce qu’est ce style français, si commun, si présent. Et vous allez sourire, j’en suis sûr. C’est un peu le but de mon article.
Qu’en ressort-il ? Une certaine idée du style preppy américain, mais savamment retravaillé à la sauce nantaise. Aussi appelée sauce lyonnaise, aussi appelée sauce parisienne.
Vous allez trouver que j’insiste trop sur le côté froissé ou sale. Mais ces aspects sont consubstantiels à ce style que je cherche à décrire. Tout comme le côté très chiche des lignes générales et particulières. Ils sont incontournables pour que le tableau soit juste. En aucun cas je ne pourrais dresser ce tableau amusé en ajoutant un chino lourd au pli repassé de chez Cavour, une chemise impeccable au grand col Anglo-Italian, ou encore une maille de belle qualité Rubato. Pas plus que je ne pourrais glisser à l’intérieur un petit logo Polo Ralph Lauren, sauf s’il s’agit d’un polo, et encore. Trop statutaire.
Ce style que j’expose, fruit du mélange des marques précitées, est incroyablement national. C’est ici qu’il s’admire. En particulier cette workjacket que les Anglo-Saxons nomment chore-jacket et qui, malgré les présentations de Permanent Style, ne trouve aucun écho ailleurs. C’est un style qui se veut chic, qui se veut habillé. Mais à l’œil averti, il ne fait pas vraiment chic, et fait souvent un peu piteux, la faute à un tissu peu flatteur et à des dimensions trop chiches. Toutefois, qu’on ne s’y méprenne pas un instant : je ne cherche pas à faire le méchant ou le rageur.
C’est juste qu’à un moment donné, j’ai trouvé incroyable que toutes ces marques proposent exactement la même esthétique, avec les mêmes matières. Je me suis dit : cela fait sens. Elles sont interchangeables. Elles proposent toutes la même chose. Avec une gamme de prix allant de « pas trop cher » à vaguement « premium ».
Il existe deux raisons à ce style français :
- La recherche légitime d’une esthétique du quotidien facile, sans fer à repasser, qui ne tombe pas dans le sportswear, qui cherche à s’éloigner du jean, du jogging, du trop négligé. Pour, comme je le disais au début, pouvoir convenir à la fois à la sortie de la messe, au jour de marché, au rendez-vous client.
- La recherche légitime d’une esthétique qui ne coûte pas cher. Et là, je ne jette vraiment pas la pierre. Car j’aime la politique, et j’ai pleinement conscience d’une chose qui m’attriste : les Français n’ont pas un rond dans leur fond de poche. Surtout ce trentenaire citadin qui plafonne vite dans l’échelle des salaires et doit s’occuper vaillamment de ses jeunes enfants. (Il y a un peu de caricature dans mon propos, je le sais. Mais tout de même.) Cela explique le côté avachi et fatigué des pièces décrites, tout comme la médiocrité des tissus évoqués.
Lorsque vous recoupez mes différents critères et arguments, vous verrez que tout cela fait sens. Sinon, vous pouvez me contredire : la démocratie, c’est le droit d’avoir tort.
J’ajouterai volontiers, pour être complet, des sous-thèmes plus philosophiques à mes points 1 et 2 ci-dessus.
- À la recherche légitime d’un vestiaire facile se double l’absolue nécessité de ne pas paraître trop riche. Surtout pas. Cette penderie décrite n’est signifiante que d’elle-même. Certes, elle se reconnaît et se décrypte, ce que je fais. Mais en aucun cas, elle n’est un signe extérieur de richesse. C’est presque Ralph Lauren, et surtout pas en même temps. Cette allure se veut la plus simple possible, presque ouvrière. Tout l’inverse de celui qui s’habille chez (le vraiment incroyable en prix bas) Suit Supply, et qui veut montrer son envie d’ascension sociale, qui veut faire croire qu’il fait partie des happy few qui s’habillent chez Cucinelli ou Loro Piana. Cette allure française se veut… comment dire… insignifiante ? C’est édifiant, mais ça ne m’étonne guère. On a du mal à se donner de la grandeur maintenant. Puis-je, en partant du vêtement, aller jusqu’à de tels développements ? Je me le demande.
- Développement du point 2, et corollaire du précédent également : cette recherche esthétique « qui ne coûte pas cher » se double d’un goût très français pour la moindre dépense vestimentaire. Je vois des clients argentés qui ostensiblement font le choix du « pas trop cher ». Comme mon aimable client de l’autre jour, qui au lieu de s’offrir un tricot en cachemire Johnston of Elgin ou Moorer, voire Bompard, a choisi un tricot en cachemire Falconeri. C’est si parlant.
Ce goût français, résultant 1) d’une volonté de simplicité, 2) d’un porte-monnaie contraint, 3) d’une orientation culturelle pour le moins-disant, se lit dans le tissu commercial. Êtes-vous capable de trouver dans votre ville — Bayonne, Rennes, Limoges ou Cherbourg — une belle boutique très achalandée en produits de qualité, anglais ou italiens, qui valent cher ? Pourquoi Drake’s n’a-t-il jamais ouvert de boutique à Paris ? Pourquoi même, d’ailleurs, Drake’s n’a-t-il aucun revendeur multimarques ici ? Et, à l’inverse, pourquoi Paris est-elle un eldorado pour Suit Supply, qui y multiplie les implantations ? Dans les villes que je viens de citer, trouvez un polo Gran Sasso ou un pull Smedley.
Des questions qui, comme vous le voyez, dépassent le style et touchent en réalité à l’économie, presque à la politique. Je me suis beaucoup amusé à essayer de vous expliquer ce style français que je semble voir. Et vous? Les arguments que j’avance font-ils sens aussi à vos yeux?
Belle et bonne semaine, Julien Scavini

Cher Julien,
Je pense que tes propos sont globalement justes et que tu as bien saisi le « zeitgeist » esthétique des citadins !
J’ajouterai deux choses à ton propos :
-Les dépenses vestimentaires sont devenus minoritaires pour plusieurs raisons à mon sens : pour les bobos / classe moyenne l’importance de l’alimentation (manger bio coûte très cher on dépense facilement 600eu par mois pour deux personnes) et surtout le voyage ! C’est un marqueur social très important de pouvoir se déplacer au quatre coins du monde. En discutant avec ma grand mère elle observait le développement de cette pratique encore assez minoritaire jusque dans les années 80. Les citadins dépensent beaucoup d’argent en dehors de de leur propre pays.
-Pour Drakes si tu as raison en termes de prix et d’absence de public c’est surtout la Brexit et les taxes d’importation qui empêchent l’implantation de la marque à Paris. Tout du moins c’est ce que les gens de Beige Habilleur m’ont dit pour expliquer le fait qu’ils ne distribuent plus la marque.
À bientôt et bonne journée !
Maxime Barré
Envoyé de mon iPhone
Absolument !
Enfin, on l’a trouvé. Ce style français que l’on disait introuvable, insaisissable, hypothétique. Il est là, sous nos yeux, dans les rues, dans les bureaux, dans les métros. Pas dans les salons des tailleurs ni dans les pages glacées des magazines, mais dans le quotidien, dans le banal, dans le froissé.
Ce style français, ce n’est pas une coupe Cardin ni une école parisienne renaissante. Ce n’est pas une silhouette tailleur qui rivalise avec Savile Row ou Naples. Ce n’est pas une tradition, ni une doctrine. C’est une pratique. Une manière de s’habiller sans trop y penser, mais avec des choix qui, mis bout à bout, dessinent une cohérence. Une coupe proche du corps, des matières naturelles mais économiques, une palette de couleur à la mode mais discrète, des détails chiches, une allure BCBG un peu fatiguée. C’est le style du trentenaire urbain qui veut être présentable sans être prétentieux, sans être statutaire. Une esthétique du presque rien.
Et c’est là que réside sa force : dans cette volonté de ne pas trop en faire. De ne pas paraître trop riche. De ne pas afficher une ambition sociale trop voyante. Ce style est l’anti-Cucinelli, l’anti-Agnelli, l’anti-Prince Charles. Il veut juste exister, discrètement, dignement, dans un monde où l’élégance est devenue (malheureusement) suspecte.
Certes, les styles anglais et italien se partagent la planète mode depuis les années 50. Certes, ils ont des figures tutélaires, des marques phares, des principes clairs. Mais le style français, lui, vient d’émerger. Non pas comme une école, mais comme un phénomène. Non pas comme une ambition, mais comme une réalité. Il est là, dans les rayons de Monoprix, dans les chinos de Bexley, dans les workjackets de La Redoute. Il est là, et il fait sens.
Ce style français, c’est celui du quotidien. Celui du compromis. Celui du modeste. Et peut-être, justement, parce qu’il ne cherche pas à être un style, il en devient un.
On peut enfin le nommer. Et ça, c’est déjà beaucoup.
Beau résumé, moins hargneux que le mien par certain aspect ! Merci
Bonjour Julien,
Merci!
Merveille d’ écriture partiale;
convoquer Roland Barthes aussi justement me plaît bien;
Signifiant ce que signifient les bons choix?
Bravo
Bruno
Bonjour Julien,
Billet intéressant comme d’habitude. Sur le fond mais aussi sur les détails, d’ailleurs sur les détails un billet avec vos recommandations de marque serait le bienvenu !
Sur le fond, sans vouloir passer pour le relativiste de service, si on élargit la perspective à d’autres pays tout aussi americanisés que la France (Canada, toute l’Europe de l’Ouest…), le trentenaire « moyen » que vous décrivez me semble retrouvable dans tous ces pays, avec à peu de choses près les mêmes vêtements, les mêmes coupes, les mêmes matières. « L’élite » du style de chacun de ces pays est en revanche probablement bien différente l’une de l’autre j’en conviens.
Sartorialement ! (même si je ne mets pas encore de costume, mais que je m’intéresse aux belles pièces et aux belles matières)
Absolument d’accord avec tout ce que vous avez dit. Ca fait du bien un peu de parti pris parfois 😉
Bonjour Julien,
merci pour ce papier réjouissant. Je me permets une nuance : mettre Hast dans le même panier que Faguo, Devred ou La Redoute me semble un raccourci. On peut débattre du « style français » chiche et froissé, mais chez Hast il y a une vraie recherche de lignes, de volumes et des choix matières qui n’ont rien d’interchangeables. Les manteaux et costumes n’ont rien de “pingres” non plus : on est sur des coupes travaillées et — je crois savoir — des productions chez les mêmes façonniers que certaines maisons très respectées, vous compris. Bref : même scène, pas la même partition. Merci encore pour l’essai, stimulant comme toujours.
— Un lecteur qui vous lit et regarde les vêtements de près
Il est vrai que je regrette de n’avoir pas mis une phrase du style : je cite des marques sans que leur style propre soit exclusif de mon propos.
Bonjour,
Quand on évoque le style français, je pense qu’on doit d’abord bien définir les termes. Parle t’on d’un style nationale un peu rêvé, porté par ses tailleurs (le peu qu’il en reste) et ses élites sur la scène internationale ? Celui qu’un businessman hongkongais se ferai faire si il venait à Paris se faire tailler un costume ? Ou celui que l’on voit au quotidien dans la rue sur nos concitoyens ?
Ce billet prend le second parti, et c’est un angle ma foi fort intéressant. Pertinent parce qu’observable, et je trouve, ayant plutôt bien réussi à capter un « style des français » dans une époque où de plus en plus, des sous-cultures forment leurs style, complexifiant la tâche.
Mais si on part de ce postulat, force est de constater que le style anglais n’a plus rien à voir avec Savile Row, ou même le costume en général, à part dans les sphères les plus hautes de la City (ou chez les Windsor bien sur)… Et même si les italiens font attention à leur apparence, bien plus que les français, combien d’entre eux peuvent se payer les tarifs des meilleurs tailleurs napolitains qui n’ont pas aussi un empire automobile dans leur portefolio ?
Si on essaye de saisir le style français par ses élites, déjà force est de constater je pense, qu’il est majoritairement porté par des non français. Mais enfin, si un newyorkais viens à Paris pour se vêtir Rue Marbeuf ou Rue Pyramides, c’est bien qu’il a en tête un style français qu’il est venue chercher non ?
A cet exercice périlleux, j’essayerai de m’y frotter :
D’abord une coupe particulièrement proche du corps en effet, no drape dirait on Outre Manche.Une épaule avec très peu de padding, mais « propulsé » en force par une cigarette bien présente.Doit on évoquer le cran parisien, tant bien même Cifonelli, sans doute le plus connu des tailleurs parisien ne la pratique pas ?Et en chaussure, effectivement les derbies ont une place forte. Autant chez classe moyenne, derbies blutchers un peu pataude, j’en vois tous les jours chez nos commerciales, et y compris sur mon directeur, blutchers noires sur costume noir… Mais à l’internationale, c’est bien les Arcas de chez Corthay qui font rêvé non ? La synthèse parfaite du style français en soulier, des derbies avec un costume pour en….bêter les anglais, mais cohérent, épuré, pour respecter l’essence de la règle, après en avoir transgressé les mots.Un dernier point me vient en tête. Mais je n’en suis pas sur. A vous de venir m’enrichir de votre expérience Julien. Des tissus très (très) fins… Mais est-ce un propre français ? Ou est-ce un propre de cette clientèle internationale qui y voit un symbole de luxe et de richesse et qui le demande donc à nos tailleurs ?Je rajouterais que nos tailleurs présentent aussi effectivement volontiers des couleurs plus soutenue, sans jamais être flashy, en exposition ou sur leur réseau, bien que leur clientèle de businessmen leur demande en grande majorité le sempiternel marine et anthracite.
Bref en conclusion de ce bien court essai, me frappe une observation… Les tailleurs français sont désormais si peu nombreux, que pouvons nous parler de style français ? De style parisien ? De style Camps de Lucas ? Cifonelli ? Smalto ? Avec un échantillon si petit, où s’arrête le style de la personne, ou commence celle de son école ?
Bonjour Julien,
Merci encore de partager avec nous vos analyses toujours precises et pertinentes. Je me reconnais bien dans votre description du trentenaire actif s’occupant de ses enfants. Ainsi, dans une seconde vie, vous pouvez vous reconvertir en sociologue à l’instar de tailleur!
Mais revenons à la définition de l’uniforme! Vous avez justement décrit le fait de se fondre dans son environnement de travail, qui efface tout individualité. Combien de fois n’ai-je osé porter un simple pantalon à plis, sans penser aux potentiels regards des collègues. En particulier en open-space!
Bien à vous!
Et en même temps en île-de-France, je remarque moult jeunes messieurs, issus de territoires périphériques accueillant l’immigration pourrais-je dire, qui se « sapent classe » à travers des marques comme Zara ou C&A et consort, et arrivent à faire des choses très élégantes, une mode d’ailleurs qui n’a pas beaucoup de rapport avec le tableau plus BCBG que je viens de dresser.
J’ai reconnu beaucoup de mes connaissances dans ce portrait, et même au-delà c’est omniprésent. Je trouvais cela fade mais maintenant que je suis désormais au Canada et que le style y est, comme les américains, inexistant, je suis plus généreux avec la vision française. Il y a au moins un plaisir relatif à se vêtir en France même s’il est « gauchisant ». (parce que c’est un peu ce qui ressort de ce portrait, la volonté de ne pas faire riche, se fondre dans la masse, etc)
Sur une autre note, je n’ai longtemps pas eu de plis de pantalon mais depuis que la plupart de mes pantalons proviennent de chez Bonne Gueule, j’aime beaucoup ce trait.
Il y a au moins un plaisir relatif à se vêtir en France même s’il est « gauchisant ». (parce que c’est un peu ce qui ressort de ce portrait, la volonté de ne pas faire riche, se fondre dans la masse, etc)
Vous avez raison, j’ai absolument forcé ce trait de psychologie économique, dans l’idée de creuser le fossé esthétique avec l’allure en vogue aux USA, une allure « bold », et en vogue en Asie, où faire riche est très important. Deux aires mondiales où le vêtement doit être un signifiant de statut social, plus qu’ici donc. Bien sûr, c’est jouer des stéréotypes que de dire cela, j’en ai conscience… C’est la limite de ce genre d’exercice.
Ce n’était pas une critique, au contraire je suis assez d’accord, je voulais simplement éviter d’utiliser un terme potentiellement clivant sans faire référence à quelque chose de concret dans l’article 🙂
Les stéréotypes existent souvent parce qu’ils sont basés sur une réalité et je pense qu’ici vos remarques sont méritées! Je n’avais pas fait attention à cela en Asie mais je n’y suis pas allé depuis presque dix ans (et peut-être dans des pays alors trop pauvres), j’y ferai attention en y retournant!
Bonjour merci pour ce fin billet ! « La volonté de ne pas faire riche », de ne pas s’afficher, n’est-ce pas, aussi, un trait fondamental du « bourgeois », dans son acception XIXe ? Où l’on ne se vêtirait certes plus tout de noir, mais au fond si.
Précieuse remarque sur le postérieur que l’on tient à faire voir malgré tout (« regardez ma pratique sportive », marqueur de distinction conformée).
En effet – et heureusement – une certaine part des jeunes actifs, à l’imaginaire culturel peut-être plus riche, pose ailleurs les lignes de « ce qui se fait ou pas ». Un peu plus de générosité dans la mise. (Au niveau plus médiatique, voir Medhi Benatia, directeur sportif à l’Olympique de Marseille, qui mine de rien amène sur les bords des terrains une touche singulière mais pas déplacée. Si vous cherchez des images, n’oubliez pas « directeur » sinon vous le verrez beaucoup en maillot de foot, du temps où il jouait).
Bonjour Julien
Je fais un petit tour des publications sur le style .Je crois me souvenir que vous avez publie un recueil de vos chroniques ou de votre blog. Est ce toujours dâactualité?
Si oui merci de mâenvoyer un exemplaire avec une photo HD de la couverture
Bien a vous
François-Jean Daehn
Editeur
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