Michaël Banks, dans Mary Poppins

Une aimable station de télévision a eu la bonne idée récemment de rediffuser la comédie musicale / film d’animation Mary Poppins. L’occasion de revoir ce chef d’œuvre de Walt Disney sorti en 1964. L’action se déroule en 1910 à Londres, dans l’Angleterre presque encore edwardienne. La distribution compte comme grands noms Julie Andrews et Dick Van Dyke. Et l’histoire est connue de tous : il faut trouver une nouvelle nounou pour les enfants de M. Banks, Jane et Michaël qui ont fait fuir la précédente. Merveilleuse nouvelle nounou, qui avec son comparse Bert le ramoneur va faire vivre les plus folles aventures aux deux rejetons.

Si George Banks, le père est habillé tout au long du film – et cela avec plus moins de grâce suivant les circonstances – en banquier de la City, costume de peigné sombre et œillet à la boutonnière, il en va tout autrement de son fils, interprété par Matthew Garber, hélas disparu très tôt. L’occasion de dépeindre ses différentes et enthousiasmantes tenues et pour ainsi dire, transposables assez aisément.

J’ai compté quatre ensembles différents tout au long du film. Voici les deux premiers. Lorsqu’il est raccompagné du parc par le policeman au début, Michaël porte un petit complet d’une couleur assez difficile à cerner à l’écran, un sorte de bleu horizon, métallique. Évidemment, la culotte s’arrête aux genoux ; il n’a pas encore 16ans, l’âge du premier pantalon. La chemise blanche est complétée d’une délicieuse cravate jaune avec pochette assortie. Si l’on évite l’association chez les adultes, le résultat est exquis sur un enfant. Les chaussettes sont de couleur crème et les souliers marrons. De beaux richelieus du reste.

Puis le soir, il est l’heure de se préparer pour le coucher mais de rester présentable pour descendre faire ses excuses. Alors, sur un pyjama bleu layette à col et poignets blancs, il convient d’enfiler une remarquable robe de chambre à cordon, avec grand col châle. Ici aussi, difficile de discerner convenablement les couleurs, mais l’association lavande foncée / bordeaux me semble convenir. Les souliers sont d’amusants mocassins à gros pompon…

Puis vint le moment de l’évasion dans les dessins de Bert, dessins à la craie pastel, ce qui induit des coloris de vêtement tout à fait délicieux. Pour la promenade d’agrément, les tenues sont toutes trouvées : ensembles de cabotage, blanc intégral sauf la veste, un blazer régate. Ici les couleurs sont admirables, et je vous invite à aller regarder de plus près l’original. Des couleurs et associations à la Arnys presque, vert amande, bleu pastel, orange vif. Des gants blancs et un galurin tout rond finissent l’ensemble.

Enfin, pour la visite à la banque et les amusements sur les toits de Londres, un petit ensemble knickers gris souris est parfait. Notons la veste gansée et la chemise à col blanc. Un nœud papillon bleu et des bottines montantes ajoutent à l’intérêt de la mise.

N’est-ce pas délicieux ?

Julien Scavini

6 réflexions sur “Michaël Banks, dans Mary Poppins

  1. Giorgio 21 mai 2012 / 17:40

    Cher Julien,
    « Mary Poppins » étant l’un de mes films préférés (quelle joie de vivre là dedans !), votre article me ravit. Je me vois toutefois un peu obligé de prendre la fâcheuse posture du pédant, en espérant que vous ne m’en voudriez pas… Vous dites que le film se déroule dans l’Angleterre de George V, bientôt edwardienne… Tout dépend en effet de quelle époque edwardienne on parle.
    L’histoire se déroule en 1906. Nous sommes donc sous le règne d’Edouard VII, fils de Victoria, roi de 1901 à 1910. Cette époque est donc dite « edwardienne ». Ensuite vint le règne de son fils, George V. Une deuxième et éphémère « période edwardienne » vit le jour en 1936, pendant le court règne d’Edouard VIII (le duc de Windsor…), bien loin de la datation des gestes de Mary Poppins.
    Pour me faire pardonner cet excès d’érudition, je recommande à vous et à tous les lecteurs un délicieux livre de Vita Sackville-West : « Au temps du Roi Edouard », portrait de la société de l’époque.
    Amicalement

    • Julien Scavini 23 mai 2012 / 09:13

      oui en effet, je m’étais emmêlé les pinceaux. J’ai trouvé 1910 pour le déroulement de l’histoire ? Mais on ne sait pas quel mois, donc peut-être encore Edwardienne, peut-être déjà Georgienne.

      Ravi que cela vous intéresse. J’ai (re)trouvé le film très rafraichissant.

  2. Giorgio 23 mai 2012 / 20:33

    Cher Julien,
    Quand j’affirme que l’histoire se déroule en 1906, cela est dû à la version italienne du film (de langue maternelle italienne, je n’arrive à chanter qu’ainsi ces refrains) : lorsque Mr Banks chante son contentement et sa fierté, il dit « Si addice bene all’uomo il 1906 / lontan dall’Inghilterra viver non potrei » (Il sied bien à l’homme l’année 1906 / loin de l’Angleterre je ne pourrais pas vivre »…
    Sinon, avez-vous jamais songé à exposer vos illustrations ? J’en verrais bien une ou deux à mes murs, entre un Dorville et un Sem…
    Amicalement

    • Julien Scavini 24 mai 2012 / 10:31

      Bonjour,
      je n’ai reçu aucune proposition pour afficher mes dessins dans une galerie… Je veux bien en imprimer quelques uns, mais cela demande du temps pour un résultat joli !

  3. Le Paradigme de l'Elegance 23 mai 2012 / 22:57

    Ah, quel enchantement, ce film ! Je me souviendrai toute ma vie des « taïaut, taïaut » à la chasse au renard, des pingouins serveurs, de la danse des ramoneurs sur les toits londoniens, du penny provoquant un crack boursier en plein cœur de la City…

    Et bravo pour ces très belles belles illustrations, comme d’habitude.

    Amicalement,

    LPDE

  4. Grégoire 3 septembre 2013 / 08:38

    Cher Julien,
    Étant tout à fait subjugué par ce film dans ma jeunesse, même si la mienne est postérieure à la votre ;), je suis très heureux de vous l’entendre présenter. Ces figurines sont elles-aussi délicieuses et montrent bien l’élégance des enfants de ce temps, comparée aux jean taille basse (Mon Dieu!) et autres chaussures de toile…
    Merci beaucoup pour cet article « rafraîchissant », comme le dit si bien notre cher Paradigme de l’Elegance.
    Bravo et Merci,
    Amicalement votre,
    Grégoire

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