Lorsqu’il n’est pas en costume, le gentleman s’habille en dépareillé. La mode anglaise nous apprend que la veste seule – appelée veste dépareillée, odd jacket dans le texte – se porte classiquement avec un pantalon gris, toile lisse, serge grattée ou flanelle.
La mode anglaise toujours a démocratisé jusqu’à plus soif les tissus pour veston en tweed. Et pas n’importe quels tweeds : ceux à carreaux. Ce tissu est presque l’essence même d’un tissu démocratique : le tweed est une matière peu onéreuse et le tissage des carreaux embelli l’ensemble, à peu de frais. Les carreaux sont réalisés par le croisement de fils de couleurs, certains en trame, d’autre en chaine. Une technique permettant de produire du motif au kilomètre. Bien moins couteux, c’est évident, que les délicates broderies des vêtements d’aristocrates. Le pauvre Brummel – au sens propre – fut le précurseur de cela !
A force de réfléchir à une spécificité française, j’en viendrai à énoncer une hypothèse : une hypothèse plus en forme de questionnement qu’issu d’un argumentaire établi. Une hypothèse plus proche du ressenti ou de l’intuition.
La veste dépareillée à carreau est british. Trop british pour le goût français qui aspire à un peu plus de délicatesse, au raffinement. Le carreaux rouge sur un tweed vert, c’est voyant ! L’esprit français serait peut-être plus enclin à apprécier les tissus unis, tweed également, mais proposant soit des tissages particuliers (chevrons fondus, grain de riz, etc…), soit des couleurs plus étudiées (rouilles, chamois, vert d’eau, etc…).
L’accord avec un pantalon est le même que chez nos amis d’outre-manche. La flanelle complète ces vestes avec un grand chic classique, de même que la moleskine ou le velours qui peuvent réchauffer la teinte générale.
Bref, plus d’interrogations que de réponses. Une chose est sûre, je ne vends qu’une fois l’an une veste à la Hackett. Qu’en pensez-vous ?
Bonne semaine. Julien Scavini
Je m’habille très souvent ainsi, j’aime le côté décontracté, qui de plus permet des jeux de couleurs intéressant. Je mêle même chinos et vestes en tweed, certes ce n’est pas forcément très orthodoxe, mais c’est agréable à voir et à porter.
Petite question; pourquoi des souliers noirs sur les miniatures, je pensai que seul le marron était autorisé avec le tweed ?
Je crois que les souliers sont marron très foncé, légèrement tachetés, peut-être du daim.
+1
In my lithe shop in Holland, every week I sell such a typical British jacket! The Dutch like this style but often combine it with grey flannels or a pair of jeans and blue oxford as well.
Le tweed est une très belle matière mais un peu chaude pour la France, pays où les hivers sont rarement rudes. Alors, investir dans une veste à porter 4 semaines par an ou dans une laine légère ? le calcul est vite fait. Question : peut on faire des vestes en tweed non doublées ?
« Petite question; pourquoi des souliers noirs sur les miniatures, je pensai que seul le marron était autorisé avec le tweed ? »
/* Mauvaise foi ON */
Mais ! Je vois des derbys noirs…
/* Mauvaise foi OFF */
Après passage au colorimètre, je confirme que ce n’est pas du noir : RVB 35,24,23
Soit une légère teinte qui tend vers le rouge : du marron très foncé.
En effet, c’est du marron. Quand je dessine à la maison, je suis sur mon grand écran de 29″, pour ainsi dire la tête dans l’écran, alors c’est très lumineux et j’ai tendance à foncer les couleurs.
Vous utilisez une tablette graphique pour faire vos figurines ?
Si votre écran est trop clair, il faudrait le calibrer, ça ne prend pas longtemps à moins de vouloir quelque chose de très pointu.
A vrai dire, que ce soit chez moi sur mon pc ou au bureau sur mon mac, je les vois marrons 🙂
Par contre, ce que je ne vois toujours pas, ce sont les photes d’orthographe :p
les chaussures sont indubitablement marrons, impossible de se méprendre. ces figurines sont des merveilles d’illustration.
soyons seulement reconnaissant à Julien Scavini du temps qu’il nous consacre généreusement.
J. Scavini : « En effet, c’est du marron. »
Je vous taquinais mon cher. 😉
« La veste dépareillée à carreau est british. Trop british pour le goût français qui aspire à un peu plus de délicatesse, au raffinement. Le carreaux rouge sur un tweed vert, c’est voyant ! »
Il est tout à fait possible d’adoucir la violence du contraste: je possède une veste à carreaux prince de Galles d’un marron-orangé qui se fond parfaitement dans un léger vert bronze. Pas voyant et pas agressif du tout !
Il est vrai !
Julien, si je veux vous envoyer une invitation, par quel biais puis-je vous la faire parvenir ? (vous pouvez me répondre par mail)
Je viens de découvrir ton blog via L’Express. Très bonne surprise! De très bons conseils 🙂
Merci 😉
Très bon article.
Pas facile laveste dépareillée en effet.
J’en ai une en laine et cachemire beige clair à grands carreaux fenêtre verts et marrons…..et je ne sais comment la marier… La coordination d’ une veste claire est épineuse….
Nicolas