Le kit pour cricket

Le sport chic, terme à la mode à la ville ces temps-ci, terme en désuétude sur les terrains de sport. Le monde est fait ainsi qu’il est bourré de contradiction… Bon, malgré tout, il est toujours possible d’aller frapper quelques volants en tenue élégante! Les anglais possédaient tout un arsenal vestimentaire pour chaque circonstance sportive. Ce soir étudions les tenues de cricket, facilement réutilisables pour par exemple jouer… au croquet ?

Bref, l’ensemble est principalement blanc! Du blanc, du blanc! Pratique à une époque où les matchs étaient rediffusés sur les téléviseurs noir et blanc et où la pelouse apparaissait foncée. Mais pas un blanc parfait non plus. Un off-white disent les anglais, voire du blanc crème pour la chemise, le pull en maille, le pantalon, les chaussettes, les chaussures etc… Seul le blazer que l’on enfile après le match, pour le thé, peut être en bleu, même si le blazer blanc est aussi un classique. Lui aussi est sous-tâché aux couleurs du club.

Passons sur la chemise, abordons le pull. Celui-ci présente invariablement un col en V avec une garniture colorée, aux tons des armoiries du club, c’est très important! Il peut être à manche ou sans. Ensuite, la pièce maîtresse, le pantalon à double pli et à ajusteurs de tailleur en flanelle blanche. Pantalon que les anglais appellent cricket flannels, ou simplement flannels car ce terme est l’expression même du pantalon mou, ample, doux en flanelle. De nos jours, le terme désigne un pantalon de survêtement en polyester blanc, pour le cricket… triste sire.

Cette flanelle blanche justement est devenue impossible à trouver. Plus personne n’en produit, ou alors des imitations en serge. C’est un tissu vintage diront certains, un tissu de grande valeur! J’avais demandé il y a quelques mois chez Gorina pourquoi ne pas proposer de flanelle d’une telle ‘couleur’. Il m’avait été répondu que pour cela, il fallait nettoyer l’intégralité des machines, celles pour carder la laine, celles pour la filer, celles pour la tisser etc… Bref, un coût et un temps monstrueux, pour un tissu qui vaudrait probablement plus de 200€ le mètre et se vendrait difficilement.

Ceci dit, j’ai entendu cela plusieurs fois, un espoir existe chez l’inventeur de la flanelle, la maison Fox Flannels située dans le Somerset qui produirait encore une telle référence. Ouf!

Julien Scavini

11 réflexions sur “Le kit pour cricket

  1. Nicolas 19 septembre 2011 / 20:04

    Ce reportage a un côté suranné qui lui donne un charme fou !
    Je trouve en effet, que le blanc ça fait de suite sport.

    Nicolas

  2. Le Paradigme de l'Elegance 20 septembre 2011 / 00:54

    Merci pour cet excellent article, comme toujours.J’ai beaucoup de considération pour ce sport, que j’ai eu la chance de voir joué en Angleterre.
    Il est intéressant de noter que les britanniques ont le quasi monopole des sports élégants : polo, escrime, aviron, cricket, tennis…

    • wouarnud 21 septembre 2011 / 15:11

      C’est vrai, mais c’est autant dû à l’élégance British qu’au fait qu’ils ont le monopole ou en tous cas l’invention d’a peu prés tous les sports, même ceux que vous jugeriez sans doute peu élégants: football, rugby, boxe… jusqu’au curling!

  3. amator 20 septembre 2011 / 08:01

    Merci Julien pour cet article qui ponctue nos débuts de semaine, c’est toujours un petit bonheur d’insouciance sur fond de crise économique et financière.

    Sur les terrains de sport face à Bagatelle, j’ai souvent vu, voici bien des années, des équipes en parfaite tenue s’adonner au cricket -auquel je ne comprends rien. Elles étaient le plus souvent d’origine d’Inde et apparaissaient comme une pure image sortie de Kipling.

    Et bien entendu, le pantalon de flanelle ne jouait pas dans la même catégorie que le short en polymère flashy rehaussé d’un logo tapageur… stoppons là, la crise risque de pointer encore son vilain nez!

    • Julien Scavini 20 septembre 2011 / 14:23

      Héhé, Hercules Poirot dit, à propos du cricket, que « c’est le seul sport dans les joueurs eux-mêmes ne sont pas tout à fait sûr des règles »…

      • Capitaine Caverne 27 septembre 2011 / 08:44

        Je ne connais pas suffisamment le cricket pour me prononcer mais le rugby est pas mal non plus en termes de règles. C’est le seul sport que je connaisse ou les organisateurs de compétition expliquent aux arbitres comment interpréter la règle et où les équipes font appel à des arbitres-consultants pour les aider à comprendre ces interprétations…

  4. Le Dandy 24 septembre 2011 / 09:49

    Bonjour, je trouve moi-même que ce sport est assez passionant bien que, comme l’ai dit ce détective belge cité précédemment, les règles sont parfois un peu floues. Moi même qui pratique plusieurs sports (soit dit en passant qui viennent tous de la Grande-Bretagne), je fais toujours mon maximum pour rester le plus élégant possible, et bien que cela ne soit pas toujours évident, j’y arrive (citons entre autre le golf, le cricket, le tennis…). Merci donc d’avoir écrit cet article qui nous rapelle qu’il n’t a pas qu’à la ville qu’on peut être élégant.

  5. eudesmariehartemann 28 septembre 2011 / 10:08

    Veuillez tout d’abord pardonner mon atroce manque de savoir-vivre, puisque je m’invite chez vous sans m’être annoncé.
    Vous mentionnez que le véritable Cricket Flannel est devenu introuvable. Certes ! et ceci est tout à fait déplorable – tout comme je déplore cette épouvantable dégradation vestimentaire dans les sports en général, et dans le cricket en particulier.
    Je voudrais néanmoins attirer votre attention sur une alternative plutôt honorable au Cricket Flannel, c’est-à-dire ce qu’en Grande-Bretagne on dénomme le Moleskin. Le Moleskin n’est surtout pas à confondre avec la moleskine telle qu’on la conçoit en France, c’est-à-dire une toile de coton enduite de manière à la faire ressembler à du cuir. Imaginez-vous un pantalon taillé dans cette matière ? Non, le Moleskin britannique est un coton épais traité de façon à donner à sa surface un toucher de « peau de taupe ». Je ne sais pas si vous avez déjà eu la chance de caresser une taupe, mais c’est assez agréable.
    Pour ma part, j’ai trouvé sur internet une adresse tout à fait épatante, http://www.tweed-jacket.com, chez qui je me suis fait tailler en made-to-measure (internet oblige !) un superbe pantalon en Moleskin crème, que je porte fièrement (jusqu’au Labor Day) avec mon pull de cricket ou mon blazer croisé, et mon panama. En outre, parmi les nombreuses options proposées, vous avez la possibilité de choisir un « fishtail back », c’est-à-dire un dos de pantalon taillé traditionnellement en queue de poisson, afin de le porter exclusivement avec des bretelles – ce qui est mon cas.
    Je ne saurais trop vous conseiller de visiter ce site – sans compter que les responsables en sont fort sympathiques et obligeants.

    Eudes-Marie Hartemann

    • Julien Scavini 28 septembre 2011 / 13:48

      Excellente intervention! Oui, la moleskine est une très belle matière, dans sa version traditionnelle. Et en blanc, j’imagine aisément cela. Pour remplacer la flanelle blanche, on peut également recourir à la serge grattée blanche. Même effet, mais moins de mollesse.

  6. chami 13 décembre 2013 / 17:27

    bonjour,
    merci pour votre blog super intéressant.
    Y-a-t’il une difference de patronage lorsque le gand pli du devant est marqué (celui vertical tt le long de la jambe) et quand il ne l’est pas ou est-ce juste une question de repassage ?
    Merci

    • Julien Scavini 16 décembre 2013 / 16:21

      Le pli est toujours du au repassage… Après, vous pouvez le pincer dans la ceinture, pour bien le tenir et cela est du à la coupe.

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