Par le passé, il m’est arrivé de faire un éloge discret de la poche de poitrine sur la chemise. Non pour y ranger le stylo quatre couleurs, mais parcequ’en vacance, le week-end, ou en voiture, ce logement est fort pratique pour une paire de lunettes de soleil ou une carte bancaire. Et qu’évidemment sur une chemise blanche habillée, ce n’est pas le plus élégant.
Mais la poche de poitrine a ses détracteurs. Elle est même honnie, un peu dans les mêmes proportions que les manches courtes d’ailleurs. Je suis intéressé de voir toutefois que depuis quelques années, la fameuse chemise à col button-down devient plus logique avec sa poche. Ringarde, la poche de poitrine regagne quelques lettres de noblesses. Ce n’est pas Hal qui nous dira le contraire :
Un client avec qui je parlais des poches de poitrine sur les chemises il y a quelques mois m’avait rapporté qu’elles étaient forts commodes dans le cadre de chemises légères, pour l’été. Car ce morceau de tissu cache les mamelons. (J’ai appris à l’instant que c’était le mot châtié pour téton). J’ai trouvé cette idée fort baroque sur l’instant. Mais alors il faut deux poches ai-je demandé. Mais oui. Sur un lin aéré ou un zéphyr de coton, tissus aux trames très transparentes, l’effet est tout à fait certain. Et sur une chemise de week-end, avec deux boutons, cela donne un aspect très « american countrywear ». N’est-ce pas Hal ?
En regardant par ailleurs un vieux Columbo, je m’étais intéressé à la tenue d’un « cop », un policier. Je crois que c’est toujours la tenue en vigueur d’ailleurs chez l’Oncle Sam. La chemise marine est coupée dans un drap bleu, du même bleu que le pantalon. D’où une harmonie visuelle très intéressante, comme un costume, mais sans la veste :
Ces chemises de policier ont tout en commun avec les chemises de militaire d’ailleurs, là-bas et ici y compris. Avec deux poches de poitrines. Les formes des rabats peuvent varier, en couronne inversée chez Columbo comme on peut l’apercevoir.
En fait, ces poches sur la chemise reprennent très exactement formes et emplacements des mêmes poches sur une veste, type militaire comme on peut le voir.
Ce faisant, pour l’été, alors que la veste devient encombrante, ces poches présentent un intérêt double. La praticité d’abord, même si le but est pas absolument de les encombrer. Esthétique ensuite, en apportant à la chemise un surplus de style, c’est le cas de le dire. Un petit plus que renforce l’impact visuel du vêtement. Un peu comme les poignets napolitains qui m’avaient questionné il y a quelques mois.
L’été, les vêtements sont sobres et très simples, les matières pures et les effets de style raisonnables. Il n’y a pas l’opulence hivernale. Aussi, la chemise à poches, au pluriel, est un vêtement à considérer avec grand intérêt. Drake’s l’a fait.
Belle et bonne semaine, Julien Scavini
Chez Eden Park beaucoup de chemises ont une poche, mais qui n’est pas fermée par un bouton
Merci pour ce point de vue « décalé ». Cependant je pense que mes chemises feront toujours sans… les goûts et les couleurs 😉
Rien à voir avec l’article mais le temps de chargement de la page a été d’une rapidité par rapport à d’habitude. C’est agréable (dans ce monde folie où l’on court après chaque minute 🙂).
Et merci pour ces articles !
Les « surchemises » épaisses et portées comme une veste sont à la mode
C’est sympa et confortable mais la ligne est moyenne
Certaines sont coupées comme de vrais vestes, un peu comme une teba
Généralement, c’est raté car il y a un décalage de registre (formel/détente)