Le british-warm

Ce n’est pas tellement aux îles britanniques que l’on pense lorsque cherche la chaleur… (signification du mot warm). Pourtant, on peut accoler ces deux mots, pour former un nom. Et j’ai toujours pensé que c’était un nom curieux pour un manteau. Car c’est bien le nom d’un manteau : le british-warm. En fait, il s’agirait surtout d’un surnom à visée commercial donné par le créateur et pourvoyeur aux armées de ce modèle : Crombie. Un nom publicitaire en fait. Avec ce manteau, c’est la certitude d’avoir chaud.

Décrivons le. C’est un manteau qui s’arrête au genoux, à peine au dessus. Il est croisé. Il est toujours de teinte caramel, ou mastic. Parfois grisâtre. La matière est un lainage fort lourd. Le boutonnage se fait sur six boutons rangés en 2×3, et aucun bouton décoratif sur les poitrines. Les manches sont classiques, montées, et terminées par deux ou trois boutons. Il n’y a pas nécessairement de poche de poitrine. Mais toujours deux poches à rabats, simples, sur les côtés. Le revers est en pointe, comme le croisé classique ou, de forme tombante comme le polo-coat. Des surpiqures faites à la machine à coudre à 2cm du bord égayent et soulignent le modèle.

Jusque là, j’ai décrit un manteau relativement simple, presque un classique. Là où ce modèle se remarque, c’est à deux détails très caractéristiques : d’abord des boutons en cuir tressé, et enfin des épaulettes. Ce sont ses spécificités !

Le british-warm d’après wikipédia apparait durant la première guerre mondiale et sert à habiller chaudement – et élégamment – les officiers de l’armée britannique. D’où ses épaulettes. Quant aux boutons de cuir, je pense qu’ils ont du remplacer des boutons de laiton armoriés, tout en conservant la forme dîtes « en boule ».

C’est un modèle de manteau que l’on repère très souvent dans les images des années 50 et encore plus dans les séries télévisées ou les films, dont l’action se déroule dans les années 50. (Type Hercule Poirot ou Miss Marple).

En général, c’est le personnage du major ou du capitaine retraité, en bref du militaire, retraité ou en tenue « de ville ». On comprendra aisément qu’il s’agissait d’une tenue réglementaire portable en ville plus facilement qu’un manteau galonné et orné, et disponible surtout en surplus de l’armée ou auprès du fabricant, Crombie. Même si les façonniers ont dû être légion à s’emparer du modèle.

Il s’agit donc d’une icône du style britannique ! Un manteau au style affirmé. Qui occasionnellement sert à des costumiers pour illustrer un stéréotype. Celui du vieux militaire. Comme dans ce délicieux film aperçu la semaine dernière sur Arte, Tueur de dames. Une délicieuse drôlerie dans laquelle Cecil Parker joue le major Claude Courtney… et est donc habillé d’un british-warm. Voyez plutôt ces images que j’ai attrapé de ma télévision :

Finissons sur une autre photo d’illustration. Un british-warm porté par quelqu’un qui sait ce qu’est un bon vêtement, le Prince Charles :

Belle et bonne semaine à vous. Julien Scavini

7 réflexions sur “Le british-warm

  1. Cédric 7 février 2023 / 16:57

    Cher Julien, le Prince de Galles est devenu King Charles III

    • Julien Scavini 14 février 2023 / 20:32

      Oui, mais à l’époque, ne devrais-je pas faire référence au Prince?

      • Cédric 15 février 2023 / 16:08

        Ma connaissance des us et coutumes royales trouve là sa limite. Le Prince de Galles est désormais William. Néanmoins je pense que personne ne s’offusquera et moi le premier de Prince Charles

  2. Muskar 9 février 2023 / 18:06

    Deux choses me gênent dans ce manteau : les épaulettes qui sont réservées aux manteaux de l’ armée et ne sont d’aucune utilité sur les manteaux civils.
    Et la poche de poitrine qui à mon sens na rien à faire sur un manteau : ca prend l’eau. Sans parler du mouchoir qui jure atrocement avec les épaulettes.
    A part ces petits détail, le croisé est très beau.

    • Julien Scavini 14 février 2023 / 20:32

      Un allure de vieux barbon. A la fois stricte et poétique cette association de l’épaulette militaire et de la pochette romantique.

  3. Sébastien 11 février 2023 / 23:31

    Merci de nous faire découvrir ce manteau dont l’allure nous ferait presque aimer le temps froid!
    Puisque nous vous trouvons d’humeur british, pensez-vous consacrer un prochain billet à la créatrice Vivienne Westwood, qui nous a quittés il y a peu?
    Aimiez-vous son travail?
    Derrière son excentricité elle avait une vraie connaissance de l’histoire de la coupe du vêtement et une passion pour les étoffes de son île natale (tweeds et tartans en tête).
    Encore merci pour la qualité des articles de votre blog.

    • Julien Scavini 14 février 2023 / 20:31

      Hélas, je dois le confesser, je ne la connaissais que de nom…

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