Début à Chicago…

Nous voici tous installés dans la nouvelle année (celle qui au fond est plus valable professionnellement, à compter du 1er septembre qu’à compter de la naissance du Christ), bref l’occasion pour Stiff Collar de revenir après une courte pause propice aux réflexions les plus variées. Et pour ce retour, plongeons en douceur dans un excellent film : Les Incorruptibles (The Untouchables), récemment diffusé par France3. Si l’histoire d’Eliott Ness s’est beaucoup construite sur l’appropriation populaire d’une réalité du super-héros, cette adaptation de Brian De Palma réalisée en 1987 est tout à fait délicieuse du point de vu de l’élégance.

Avant les vacances, il fut question du film Gastby le Magnifique, dont les très typés costumes masculins furent signés par Ralph Lauren, ici Giorgio Armani  a officié. Ceux deux grands stylistes furent finalement lancés par le Septième Art, ce dernier ayant été reconnu pour sa collaboration sur le film American Gigolo avec Richard Gere. Si l’on pourra reprocher à sa garde robe d’être quelque peu marquée par les années 80 (cols bas et beaucoup d’ampleur sur les vestes), les choix stylistiques furent intéressants. D’Al Capone (joué par un Robert De Niro très cabotin) en pardessus beige à col noir en passant par George Stone (Andy Garcia) en blouson de cuir clair et Eliott Ness en complets sombres, tout y est fidèle à l’esprit des années 30, nous plongeant avec suspense dans l’histoire de la traque des contrebandiers d’alcool.

L’illustration de ce soir a pris beaucoup de temps à réaliser car elle déborde quelque peu du cadre habituel et figure le canyon de La Salle Street, décor des films successifs Les Incorruptibles et Les Sentiers de la Perdition.

Le style gangster est très marqué par son inversion des codes classiques, utilisant à la ville les couleurs de campagnes – notamment le marron – ou encore rejetant la chemise blanche pour le noir ton sur ton. Le Chouan des Villes en fit un article très érudit. Également, nous noterons cette prédominance des costumes droits à crans pointus, dont les revers étaient plutôt généreux. Les films noirs des années 30 et 40 et beaucoup de réalisations récentes s’installant dans cette époque font la part belle à ces coupes que j’apprécie tout particulièrement!

Julien Scavini

4 réflexions sur “Début à Chicago…

  1. Le Chouan 13 septembre 2010 / 18:20

    Bravo pour cette illustration… et pour l’article, bien sûr !
    J’ai adoré – et j’adore encore – la version originale TV, sortie récemment en DVD. Ah ! les costumes à larges rayures de Franck Nitti ! A eux seuls, ils mériteraient un article. Qui de nous deux le fera ? Qui dégainera le premier ?…

  2. Nicolas 13 septembre 2010 / 20:25

    Je suis bluffé par l ‘illustration. Stiff Collar a franchit un pas. Bravo aussi pour l’article, c’est vrai que le style gangster a un charme fou. Avant que vos pas vous mènent peut être à NY du coté de Wall street, je me permets de signaler un film pour ses costumes. Il s’agit de Inception que j’ai vu ce samedi. Omniprésence de 3 pièces très bien coupés, et de pochettes coordonnées avec goût. Si rare dans les blockbusters. Je me suis régalé !

    Nicolas

  3. zalpano 15 septembre 2010 / 20:07

    Vous faites bien de souligner que c’est plus l’esprit des années 30 aux USA que la reproduction fidele qui caracterise les tenues des personnages de ce film. Il ne suffit pour s’ en convaincre d’observer le boutonnage deux boutons montés bas de la veste de velours de sean connery, sans compter la jacket de cuir aboré par kevin costner et je ne parle même pas du blouson de peau retournée d’andy garcia presentant des epaules un peu trop marqué année 50 qu’année 30..le complet de lin blanc de « frank nitty » presente une coupe bien trop ample pour les années 30 .. Bref on notera qu’armany a su imposer son marketing et son desing aux veritables chefs costumiers de ce film..je rapelle à notre aimable redacteur que seul Deniro est vetu par « sulka » illustre enseigne de luxe du vetement masculin de 1920 à 1998 année de sa disparition du marché vestimentaire.

    • Julien Scavini 16 septembre 2010 / 09:24

      Effectivement, les costumes sont plus une vision qu’une réalité. Et pour De Niro, je ne savais pas que c’était Sulka, vous faites bien de préciser, c’est important!

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