Chers amis, j’ai pris cinq jours de congés durant lesquels je suis parti découvrir la Virginie. J’ai passé une journée à Washington, la capitale américaine où je suis allé m’acheter une paire d’Alden (obligatoire!) et visiter mes boutiques préférées, Brooks Brothers (un peu décevante) et Paul Stuart (exaltante). J’y reviendrai dans un article lundi prochain.
J’apprécie beaucoup la capitale fédérale pour son aspect ordonné, son architecture grandiose et sa propreté notable. Tout du moins pour ce qui est du centre. Le climat en cette saison y est plaisant, 31°c tous les jours. L’été y est irrespirable.
J’ai pris le temps aussi de visiter le Musée d’Art Américain. Équipement rattaché à la fondation publique Smithsonian, il est gratuit. Je tenais à cette visite pour découvrir le tableau d‘Albert Bierstadt : Among the Sierra Nevada, de 1868. Une splendeur bien qu’un peu pompier. Le format est impressionnant et le niveau de détail frappant. Je suis resté longtemps en admiration. Évidement, je ne pouvais pas manquer les Hopper exposés.
Ce musée avant d’être le réceptacle des Arts Américains était le bureau des Brevets. Isaac Singer y breveta sa machine à coudre, une révolution, en 1851. Le modèle ci-dessous exposé date de 1854. Diantre ! D’ailleurs dans un autre musée d’une petite ville, j’ai appris que le prêt à porter a été développé dès les années 1800 mais qu’il tombait toujours très mal à cause des mensurations imprécises ou inconnues. C’est la guerre de Sécession (1861-1865) qui a permis d’obtenir des statistiques et des barèmes de mesures fiables. Car il a fallu habiller les 3 millions de soldats, ce qui est énorme pour l’époque, même en Europe.
Après ces charmantes visites, j’ai mis les voiles plus au sud, pour aller découvrir Mount Vernon, la demeure de George Washington (1732-1799). Premier président américain, il vivait dans un charmant manoir, en fait le centre d’une entreprise prospère : une plantation. Ce concept est assez étranger à l’Europe, où les châtelains, s’ils étaient fermiers, n’en faisaient pour autant pas étalage. Au contraire ici, les bâtiments de fermage, le potager font partie de l’ordonnance du lieu et Washington était un fermier actif, organisant son exploitation couvrant plusieurs milliers d’hectares. Il n’était ni prince, ni bourgeois, mais un fermier enrichi. Et un grand général. Sur les rives du Potomac protégées de toute construction, l’endroit est charmant. Il est enterré sur place.
Encore un peu plus au sud se trouve la ville historique de Williamsburg. Fondée en 1638, c’est une des plus anciennes villes des États-Unis, à deux pas du lieu-dit Jamestown où les premiers anglais se fixèrent sur la côte américaine. Le collège de William & Mary créé en 1693 est l’un des plus anciens site universitaire américain toujours en activité. Thomas Jefferson y fut formé. Une partie très importante de la ville est conservée intacte, que ce soit les maisons, le palais du gouverneur du Roi (Guillaume III d’Angleterre – 1705) ou le Capitol (1720). Mieux, la plupart des maisons ont été rachetées par le musée, qui les occupe avec des artisans qui travaillent comme à l’époque et expliquent leurs faits et gestes, le tout en habits d’époque : le tailleur, le bottier, l’imprimeur, les menuisiers qui construisent comme à l’époque, la taverne etc… Ce site est époustouflant, par sa grandeur déjà et la minutie de la mise en scène. Les américains ne font rien à moitié.
Enfin, un peu plus vers l’Ouest en allant vers le Kentucky se trouve la ville de Charlottesville où fut fondée par le président américain à la retraite Thomas Jefferson (1743-1826) l’Université de Virginie. Le troisième président Thomas Jefferson fut ambassadeur en France jusqu’à la Révolution. Grand amateur de culture européenne, il s’est passionné pour l’architecture antique et fonda d’une certaine manière une École américaine d’architecture. Son style néo-classique mélangé à la brique rouge et au stuc blanc a défini ce que les américains appellent le style fédéral. A la même époque en Europe et en France le néo-classicisme est aussi apprécié, mais il n’a pas la même patte, liée aux particularités locales et au climat.
Jefferson est rentré de France où il comptait de nombreux amis dont La Fayette avec l’envie et le goût de notre pays. Il a ramené avec lui de nombreux meubles, bustes et tableaux, une adoration pour notre cuisine et surtout son vin qu’il faisait importer en quantité. Très jeune, il a hérité d’une immense plantation, comme Washington. Sa vie durant il a fait prospérer cette exploitation agricole. Et au centre de celle-ci, sur une petite colline appelée Monticello, il a bâti son manoir. C’est l’œuvre de sa vie classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Cette architecture reprend tous les thèmes qui lui sont chers en s’inspirant beaucoup des palais qu’il a fréquenté à Paris, dont l’hôtel de Salm.
Les photos à l’intérieur étant interdites, je ne peux vous en montrer. Les salons n’ont rien du faste européen de l’époque. Les modénatures sont simples. Il n’y a pas de très grands maîtres d’Art capables de décorer les intérieurs. Cela donne une humeur plus bourgeoise qu’aristocratique, une simplicité américaine en somme.
Après cela, je suis remonté à Washington prendre mon avion, en traversant le parc national de Shenandoah, montages magnifiques et extrémité sud des Appalaches.
Voilà pour ce rapide petit tour de la Virginie. La semaine prochaine, je vous parlerai de la maison Paul Stuart, il y a à dire.
Belle semaine, Julien Scavini
Bonjour,
Merci pour ce joli voyage auquel vous nous conviez.
Merci et bonne journée
Beau voyage mais que devient l’avis du tailleur sur la mode Américaine ?
Merci pour ce petit tour touristique
Chris
Merci pour ce joli récit de vacances.
Cela change des articles habituels mais c est très plaisant. Vivement le prochain sur les enseignes vestimentaires visitées.
Bonne semaine à vous.