L’Orient-Express… voilà un nom chargé de magie et de plaisir. Et bien figurez-vous qu’il existe encore. Et même mieux, toutes les semaines, vous pouvez faire Londres-Venise avec. Départ le jeudi midi à Londres. Un simple Eurostar conduit les passagers à Calais où le mythique train et ses rutilantes voitures attendent. De là départ pour le grand chic.
Mettez cette petite mélodie de Richard Rodney Bennett pour vous mettre dans l’ambiance.
Vers 21h, le train arrive à la gare de l’Est à Paris, pour une escale technique et pour accueillir quelques passagers supplémentaires. 180 personnes peuvent prendre place à bord. Le premier service du diner est aussi donné. Le train repart vers 22h. Après une charmante nuit bercée par le cliquetis des rails, c’est le moment du petit déjeuner vers la frontière Suisse, puis du déjeuner au fil des Alpes et enfin de l’arrivée à Venise après un thé – champagne à 18h. Presque toutes les semaines d’avril à novembre.
Alors certes, ce n’est pas le grande voyage, mais c’est déjà pas mal. Le Londres-Istanbul a lieu une fois par an. Mais les hôtes dorment alors une à deux nuits seulement dans les voitures, le train s’arrêtant de nombreux soirs dans une capitale, Vienne, Prague, etc… La raison est simple : pratiquement aucune cabine n’a de salle-de-bain, un handicap au XXIème siècle.
J’ai eu le plaisir d’être invité à découvrir le train, lors de son passage éclair à Paris. En catimini en marge de l’exploitation commerciale.
Sachez-le. Presque tous les jeudi soir d’avril à novembre, vers 21h, le convois spécial arrive au quai numéro 5 de Paris-Est, le seul de la capitale ayant la longueur requise pour accoster les 17 voitures, soit 500m. Et tout un chacun peut aller zieuter, le quai accueillant par ailleurs un autre train ‘civil’.
Quel plaisir, quelle magnificence. A une époque où tout est moche et ordinaire, en particulier les trains, c’est vraiment un plaisir exquis.
Rendez-vous m’était donc donné par l’ancien directeur de la ligne à 20h50 dans une gare très calme.
Quel étonnement de voir un pareil train sorti d’un autre âge. Les lettres de laitons, les toits blancs et les boggies parfaitement nettoyés. Toutes les voitures sont d’époque. Elles ont été restaurées et entre chaque saison bénéficient de travaux généraux. La compagnie anglaise Belmond basée à Venise qui exploite cette ligne en possède 18. La SNCF en possède 4 également, mais en moins bon état, celles qui furent d’ailleurs exposées à l’Institut Du Monde Arabe en 2014.
Sautons-le pas et montons à bord. Les longs couloirs, les nombreuses boiseries, la moquette épaisse. Dans la première voiture, qui était à l’origine en mauvais état, trois suites avec de vraies salles-de-bain ont été réalisées. Les autres sleeping car présentent de simples compartiments où les banquettes s’escamotent en lit le soir venu, avec un étroit cabinet de toilette.
Descendons vite, les clients arrivent. Les trois voitures restaurants (vous reconnaitrez les décors d’Hercules Poirot) sont épaulées par trois voitures cuisines. Une sacrée logistique. Le diner ayant lieu, difficile de monter, à part dans une section vide ce soir là, où des panneaux de Lalique habillent les murs. Quelle beauté! Au menu, c’était homard en entrée, puis filet de bœuf à la truffe. Et smoking de rigueur.
Sur le quai, les services chargent de l’eau dans les voitures pour la toilette. Un peu de personnel s’affaire. Le chef de train est en queue-de-pie à boutons dorés, les stewards sont en livrée bleue et les serveurs du restaurant en spencer blanc. Une belle hiérarchie vestimentaire, à côté du poly-laine gris déprimant de la Société Nationale des Chemins de Fer Français…
Mais voilà déjà le coup de sifflet. Prêt au départ !
Merveilleuse semaine ! Julien Scavini
Merci !
Bon alors, allons y franchement dans le bon vieux « kitch »
après avoir vu cela vous ne pourrez pas dire que nos Kamarades Allemand manquent d’humour
fantastique, merci pour cette découverte 🙂
Allez ! une dernière couche de kitch pour le fun à consommer sans faux plis
bien amicalement
superbe! savez vous si les passagers aussi doivent suivre un dress code?
Ce serait dommage que tout cette harmonie soit gâchée par un client en basket t-shirt..
Apparemment tous étaient impeccables 🙂
En Russie, vous pouvez prendre le train de nuit entre Moscou et Saint Peterbourg. C’est moins luxueux, mais ce n’est pas un fantasme du passé pour riches bourgeois nostalgiques.
Je vous invite à chercher flèche rouge ou red arrow ou krasnaya strela pour voir à quoi ça ressemble.