Sous ce nom ne se cache pas une personne réelle, mais plutôt un caractère de fiction : Nick Carraway, le voisin à West Egg de Gatsby, et aussi le narrateur du roman éponyme de Francis Scott Fitzgerald, publié en 1925. Je m’intéresse ce soir à l’adaptation cinématographique de 1974 avec Robert Redford.
Si Gatsby est bien évidemment le personnage clef du roman, je trouve tout aussi passionnant d’observer l’évolution de ce personnage secondaire qu’est Nick, voisin du héros et cousin éloigné de l’héroïne jouvencelle. Joué par l’acteur Sam Waterston, il incarne le petit bourgeois qui réussit bien comme broker sans avoir toutefois l’assiette financière des grandes fortunes qui l’entourent. Il loue pour 80 billets un charmant petit pied à terre au bord de l’eau, dans le plus pur style côte est. D’ailleurs, ce roman (ce film) développe et brode sur ce thème jusqu’à incarner un pan entier de la mythologie WASP. Même si la mythologie se finit mal.
Bref, Nick personnage simple et aux moyens limités. Mais divinement habillé pour les besoins du film, par le maître du répertoire, un autre héros des mythes contemporains américains, M. Ralph Lauren en personne, qui fut conseillé costume sur le film. Les publicités Polo RL continuent d’ailleurs de sortir tout droit du film et de son ambiance… Même si le spectre des années 70 déforme quelque peu (mais après tout pourquoi pas) la lecture stylistique des 20’s.
Et donc de découvrir M. Carraway au début du film, sur son cannot en complet blanc, certainement laine/lin ou lin/coton et veste à poches crevées. Puis, l’une des tenues les plus célèbres du cinéma, blazer sur cravate club, pantalon blanc et chemise blanche. Et enfin complet gris et spectator shoes (bicolores). Le trait le plus notable sur ces illustrations sont les chemises à rayures multiples et colorées. Si Gatsby, en retournant son dressing donne à voir des tuniques unis et pastels, il en va autrement de Nick qui arbore de fines rayures, dont les dernières, blanc/beige sur fond jaune, un mélange finalement assez délicat. Et si je me suis souvent méfié des chemises à rayures multiples, certainement pas assez minimalistes à mes yeux, je reconnais volontiers que cela peut-être très élégant, très fin et même plutôt délicat et recherché!
Julien Scavini
le spectre des années 70 déforme plutot magnifiquement les années 20 et 30.
prenons par exemple le crime de l’orient express de sydney lumet ou mort sur le nil de john guillermin, ou bien borsalino de jacques deray, ou encore le jardin des finzi contini de vittorio de sica, sans oublier les damnés et mort à venise de visonti.
En effet! Et quelques films déjà traités ici!
Où sont ses deux tenues Casual, à savoir le pantalon beige et, la chemise bleu rayée et le pull sans manche beige foncé torsadé. Et le même pantalon (en flanelle d’après le livre), avec un simple pull torsadé couleur crème et les spectator shoes, pour déguster un repas sur sa terrasse, en regardant au loin la maison de Jay Gatsby. Superbe article!
Oui, je pensais bien à cette magnifique tenue casual avec le pull à col châle, mais je n’ai su comment le dessiner 🙂
Bonjour,
j’ai également toujours eu une préférence pour les mises de Nick (sa personnalité aussi) face à celles de Gatsby.L’élégance discrète en quelque sorte.Nick, alter-égo de Fitzgerald ?