Un client me demandait récemment un article sur le pantalon formel. Mais que veut dire cette expression ? A vrai dire elle ne signifie rien ! Le seul pantalon formel que je connaisse est celui de la jaquette, noir ou anthracite à rayures grises et blanches. C’est un pantalon seul, qui n’est pas du même tissu que le veston. Les grandes tenues formelles que sont la queue de pie ou le smoking sont elles unies, haut et bas. Le costume, nouvel habit formel, est également uni.
Reste donc les pantalons ‘sports’ dépareillés. Peut-on les classer du plus ou moins formel ? Peut-être. Au sommet, nous mettrons les flanelles foncées grises, de l’anthracite au clair. A utiliser avec une veste sport, petits chevrons marrons ou encore blazer bleu marine. En bas, les chinos et les jeans et entre les velours notamment les 500 raies, dans de nombreuses couleurs, plus volontiers vives.
Mais maintenant que l’hiver est là, il faut quelque chose de chaud pour couvrir les jambes. Cette pièce parait être le parent pauvre du vestiaire masculin de nos jours. Les hommes ne portent plus de laine et préfèrent le denim. Dommage. Pourquoi? Deux pistes me viennent à l’idée : la complexité au nettoyage (à sec au pressing) et la mauvaise coupe.
Pour le premier problème, je n’hésite pas à mettre les miens à la machine, en cycle laine froid. Pas à chaque port non, mais de temps en temps. Le plus dur est le repassage. La coupe ensuite, et là, gros point noir. Le pantalon, oui!, est peut-être la pièce la moins évidente à couper. Si la mode indique un bas étroit – ce que j’aime assez – le reste doit être assez ample surtout à partir des genoux. Le pli doit tomber droit.
Marre de ces pantalons de prêt-à-porter à effet moulant aux cuisses. Il suffit de regarder les catalogues. Les pinces ont disparu et c’est bien dommage. Un client récemment, à qui je conseillais la double pince, m’interrogea sur leur justesse par rapport à la mode actuelle. En effet, c’est ringard rétorquais-je, mais confortable ; que voulez-vous ? En position assise, elles s’ouvrent, laissant de l’aisance pour les cuisses et le postérieur. L’affaire fut tranchée.
Il commanda des modèles d’hiver, en whipcord. L’idéal. Épais et robuste. Pour ma part, j’ai actuellement en fabrication deux modèles en flanelles marrons, l’une chocolat, l’autre tabac. Ce sera parfait en complément de vestes marrons/ vertes et même bleues.
Julien Scavini
En position assise, elles s’ouvrent, laissant de l’aisance pour les cuisses et le postérieur///
En effet, c’est l’évidence même ! Qu’on s’affranchisse, par exemple, du costume voire de la chemise l’été pour raison de confort, on saisit. Mais abandonner les pinces, gage précisément de confort ? C’est à n’y rien comprendre. Allez trouver aujourd’hui un pantalon à peu près digne de ce nom en prêt-à-porter : bon courage. De fait, je n’ai parfois pu réprimer une moue d’incompréhension devant tel ami footballeur aux intentions vaguement élégantes, dont les cuisses étaient enserrées dans son pantalon telles deux saucisses…
le whipcord est vraiment increvable et il vieillit bien, un peu comme un doudou !
Ce manteau à grands carreaux semble bien douillet également !
Très bon article !!
Je suis 100 % d’accord, même si je crois qu il faut avoir plusieurs matières dans sa garde robe. Pour ma part j’ai :
– un winter coton chocolat trés épais de chez H&S
– 2 flanelles : une anthracite, et une grise à carreaux bleus fenêtre très discrets
– une laine gris foncé à rayures bleues
– un velours noir, un vert, un beige
– un whipcord a chevrons marron clair
– un caviar marine en laine légère
Avec ça, je passe partout, je marie, je ‘adapte à tous les temps !
NB :pas de pinces à mes pantalons, je suis petit, je trouve que cela écrase ma silhouette. mais je reconais le confort que cela procure.
Pour les pantalons en pàp : je vous recommande Canali, Zileri ou Basile ( 8ieme). Il y a aussi boggi.
Mais préférez la mesure de la maisons Scavini !!!
Amicalement
Ahhh le whipcord… Depuis que le Monsieur de Smuggler Luxembourg m’a fait découvrir ce tissus, je ne jure plus que par lui dès que l’automne tourné résolument le dos à l’été.
Increvable, c’est vrai. Lourd, donc tombé parfait. Quelques éclaboussures de boue sur le bas? Souvent facile à faire disparaitre d’un coup de brosse. Super chic à porter avec une veste en tweed ou en laine, que ce soit en ville ou à la campagne. Ils se défroissent rapidement pendu dans ma garde robe.
Certes, le moelleux de la flanelle est aussi très agréable, mais je trouve le whipcord plus versatile. Du coup, j’en ai fait tailler trois: marron, gris anthracite et vert (kaki foncé).
Bonjour !
Merci pour cet article.
Pour ma part, c’est pantalons de flanelle gris anthracite, et en velours côtelé jaune paille (et un denim). Mais l’hiver n’ayant pas encore pointé le bout de son nez, je ne les ai pas encore sortis du placard. Gageons que ce soit le plus tard possible dans l’année !
Un peu plus formel que le velours côtelé et offrant la même large palette de couleur : le Moleskin cotton.
La vénérable maison Cordings en propose depuis toujours ;
En France, je ne connais guère que John Preston qui en propose en pret à porter.
Mais il s’agit pour moi d’une très sérieuse option pour un pantalon d’hiver.
Le probleme est que les vestes se portant maintenant plus pres du corps, on ne peut pas se permettre d’avoir un pantalon trop ample. La marge de manoeuvre entre harmonie et inconfort est mince.
Il en effet de plus en plus difficle de trouver des pantalons en tweed.
Pour les pinces, les avis sont vraiment partagés. Voir ici: http://www.gentlemanscorner.com/2011/09/the-misunderstood-pleat.html