Cette semaine, je donne la parole à mon ami, Jean-Baptiste R., qui a eu la bonne idée de me soumettre ce papier très intéressant !
Ces derniers temps, l’actualité ne cesse de relayer les nombreux changements qui se produisent au sein du secteur du luxe et de l’artisanat. Rachats spectaculaires (à l’instar de la fameuse Savile Row tombée dans l’escarcelle d’un fond d’investissement norvégien), volatilité des directions artistiques, naissance et renaissance de « maisons » en tout genre… Tous ces éléments nous rappellent que ces entreprises mènent une existence propre, avec des conséquences importantes sur les produits qu’elles fabriquent.
On oublie trop souvent que les articles proposés illustrent à merveille l’état d’esprit d’une maison à un moment donné. Dans ce secteur où le facteur humain est prédominant, chaque incident peut avoir une influence considérable sur le rendu final du modèle.
Chaque pièce a sa propre histoire. L’ambiance régnant dans l’atelier, la présence ou non de tel artisan, la qualité de tel arrivage de matière première, lors du passage de votre commande peut avoir un impact important sur le résultat final. N’oublions pas les périodes d’apogées, de déclin voire de rachat. Avez-vous acquis votre Forestière chez Arnys ou chez Berluti ? Vos costumes de chez Kilgour datent-ils de votre grand-père ou de 2013, date du rachat du tailleur par le fond Fung Capital ?
Poussons la logique jusqu’au bout : le comportement du client influence également sa commande. Incitera-t-il par sa gentillesse, sa personnalité, sa confiance ou sa fidélité l’artisan ou le vendeur à se surpasser ?
Dès lors, avant de pousser la porte d’une boutique il convient de garder à l’esprit ces réflexions suivantes : dans quelle situation se trouve l’entreprise actuellement (indépendante ou non, en situation d’émergence, d’apogée ou de déclin…), qui est votre interlocuteur (fondateur, salarié ou stagiaire ?), la production est-elle stable (changement de sous-traitant, délocalisation, changement de personnel…) , quid du timing de votre commande (fermeture annuelle de l’atelier, manufacture débordée par les commandes…), etc.
Il n’y a pas de règle établie pour une commande exceptionnelle. Néanmoins il s’agit toujours d’une aventure humaine qui dépend en partie de la chance et de votre engagement personnel. Ce raisonnement est également valable pour les achats d’occasion.
Et vous, possédez-vous quelques pièces millésimées dans votre garde-robe ?
Bonne semaine, JS.
Héhé, il s’agit d’un ancien de mes petits hobbys! Du plus récent au plus ancien: Un costume YSL période Tom Ford; Une veste en Tweed d’un tailleur de Regent Street datant des années 50, une redingote de parlementaire britannique des années 20 et un Dolman (veste militaire à brandebourgs) d’artillerie de 1884!
Bien trop rarement, je porte un smoking fait en mai 1961 pour mon beau-père (il va bien, mais porte encore moins souvent le smoking que moi). Impeccable, bien entendu, le tissu est bien plus épais que ce que l’on utilise de nos jours. Parfois aussi, une veste de stroller dans un tissu que l’on réserverait maintenant plutôt aux manteaux (mars 1947), je ne trouve pas d’occasion de porter le pantalon.
et voila, une réflexion métaphysique !? Le costume est- il plus qu’un habit?
Tout à fait 🙂