L’été, l’inspiration est toujours un peu moindre pour s’habiller élégamment. L’hiver, tweeds et flanelles proposent de nombreuses couleurs et une variété importante de motifs, unis, faux-unis et carreaux. Mais l’été, il semble que la garde-robe doive se faire plus discrète, plus simple. Pourquoi d’ailleurs ? C’est une excellente question.
Peut-être tout simplement car le bonheur est plus simple lorsque les températures sont clémentes et que les vacances approchent ? L’idée de se laisser vivre, de laisser faire, va alors de pair avec une penderie simple, des blancs, des bleus ciels, quelques beiges, de l’écru… A l’inverse de l’hiver où la lutte contre le froid s’accompagne d’une volonté de mettre en évidence avec panache cette recherche. Le vêtement, plus que nécessaire, se drape dans la complexité. Les couches s’empilent, cardigan, chemise, cravate, veste, pardessus, etc… Une abondance de tissu au double écho, pratique d’abord, esthétique ensuite.
La lumière d’été si écrasante et naturellement réconfortante se suffit à elle-même. Sous la pluie il faut déployer des trésors d’inventivité pour contrebalancer la morne nature. Mais sous le soleil au contraire, il faut accompagner en douceur cette clarté. Avec simplicité je crois. Plus l’on s’habille plus la recherche est importante ; moins l’on s’habille, plus une essence de simplicité élégante se fait jour ?
J’avais fait il y a quelques temps un article sur la veste de couleur tabac. Une merveilleuse teinte polyvalente et efficace en cette période. Étudions cette semaine la veste de couleur « paille », une nuance plus jaune et plus claire que le tabac.
J’avais acheté il y a de nombreuses années une sublime veste chez Hackett au temps où la marque anglaise vendait chez Old England. Un mélange je crois, laine, lin et soie. La couleur de la paille vraiment, avec une nuance verte assez appuyée en plus. Cette teinte facile s’accommodait très bien à des pantalons de coton de la même teinte ou plus clairs. Il n’y avait pas de risque de faire costume dépareillé, car les surfaces s’opposaient, soyeux contre mat. J’avais même tenté plusieurs fois le chino marine, qui allait assez bien car le tissu de la veste présentait de très légers carreaux marine justement. Et bien sûr, avec un pantalon gris clair, c’était tout à fait classique.
Cette veste, j’ai eu plaisir à la porter, puis au fil du renouvellement vers une qualité entoilée plus agréable, elle est partie à la cave où elle se trouve encore. Et c’est souvent que je me prends à penser à sa remplaçante.
Il me semble que cette nuance de beige est très agréable pour cette saison, pratique en même temps que lumineuse et remarquable. Faut-il encore trouver le bon beige, car très vite cette teinte chez les drapiers tire sur le vert, le grisâtre ou encore le jaune verdâtre. Ce n’est pas une recherche évidente. D’autant qu’il me semble que chaque client voit le jaune à sa manière. Enfin, c’est une impression, j’ai toujours l’impression de pas décrire les mêmes beige / sable que les messieurs en face de moi. D’après les commentaires, l’appréciation de cette couleur est très variable d’une personne à l’autre. Un tel trouvera ce beige chaud et agréable, un tel autre le trouvera laid. C’est plus tranché que pour un gris.
La laine unie genre gabardine n’est pas le meilleur choix me semble-t-il. Elle est souvent teinte en pièce et trop unie, trop proche du costume. Au contraire, là, il faut un peu de matière, un peu de relief, de la profondeur malgré la simplicité de la teinte. Un effet chiné, fil à fil, est préférable je pense. Pour donner un peu de richesse à la veste.
Un mélange avec du lin, ou de la soie est donc à privilégier. D’autant que les drapiers ne sont pas avares en la matière. Là où l’hiver est très simple dans les matières mais très varié dans les motifs et oppositions de couleur, l’été est sage en coloris mais pas avare en matières et beaux mélanges.
La laine apporte toujours la souplesse et la légèreté. Aucun tissu n’est plus adapté à l’élégance tailleur. C’est un fait. Le lin apporte une touche plus matte et une raideur à l’étoffe. Et il sèche très vite de la transpiration. Bon point. La soie contrebalance un tantinet le lin en apportant souplesse et luminosité, comme les drapiers font avec le cachemire en hiver.
La veste de la couleur de la paille, une beige assez chaud en fait, éclatant, est un juste milieu entre la veste en lin écru, de couleur naturelle, et la veste tabac, et à côté du blazer. C’est un modèle simple et polyvalent admirablement rehaussé par un tissu raffiné. Une belle opportunité pour composer des tenues variées, avec des pantalons blancs, gris ou beige voire bleu, avec des chemises blanches ou bleu ciel, ou plus complexes. La simplicité tout en élégance je crois.
Ci-dessous quelques échantillons trouvés dans mes liasses. Un peu de tout. J’ai écrit une légende sous chaque image, lorsque la souris passe sur la photo.
Bonne semaine, Julien Scavini
très beaux tissus, malheureusement indisponible pour la grand public, car aucun magasin de tissus ne vend en liasse !
Les vêtements apportent confiance et reflètent la personnalité d’une personne. La mode est l’un des facteurs les plus importants en termes d’interaction sociale et de statut.