Et nous voilà encore replongé dans le marasme ! Quel déplaisir. J’ai déjà tant écrit sur l’élégance du confinement : le pyjama, les chapeaux d’intérieur, les robes de chambres ou encore les pantoufles. Difficile de trouver alors d’autres sujets. Le jogging ? Je n’expérimente pas moi-même, difficile d’en parler dès lors. Et puis cette simple première photo me suffit. Ouhla. « Fashion faux-pas« dirait Cristina Cordula ! Je suis tombé par hasard au cours d’une petite recherche sur ce cliché plein d’allure. Ronald Reagan à bord d’Air Force One. J’imagine que la couturière était en train de repasser son pantalon de costume. Franchement, ne passez pas le confinement ainsi !

Mais au cours de la même recherche, je ne sais par quelle association de mots-clefs, je suis arrivé sur cette photographie du duc de Windsor et de Wallis Simpson. J’y ai trouvé tant de charme que je l’ai enregistré. Deux être aux regards vides, presque un tableau de Hopper. Impression renforcée par la simplicité graphique, haut clair et bas foncé, centre orangée des fleurs faisant échos à la cravate.
Lui est amusant. La veste avec son large pied-de-poule – on pourrait dire un pied-de-coq – est ample, presque opulente dans ses proportions. Les épaules sont nettes, les têtes de manches généreuses. La franche opposition du motif est soutenue par le choix d’une ceinture de cuir tressé assez unique qui a quelque chose d’un peu amérindien. La cravate est nouée à l’italienne, petit pan plus long coincé dans la ceinture. La classe dans la décontraction. La chemise n’est pas blanche, à peine beige. Quant au pantalon, il pourrait héberger trois paires de jambes. Apparemment, ce pantalon est dépourvu de « ceinture ». La pince semble passer sous la ceinture de cuir. Et le passant et cousu sur la « jambe » comme les modèles Hollywood d’Edward Sexton.
Ce pantalon de flanelle, il a la même couleur et la même ampleur que celui de Ronald Reagan. Pourtant, la force de ce pli est sa dignité. Il structure la silhouette et donne une ligne. Malgré l’aisance. Le confort est le même dans les deux cas. L’allure elle n’est certainement pas la même en revanche. J’aime ce petit homme que portait l’Histoire sur ses épaules tout en voulant y échapper. Sa souple décontraction vestimentaire est un heureux modèle.

Belle et bonne semaine. Bon courage. Julien Scavini
Toujours un très grand plaisir de vous lire. Je vous sens en manque d’inspiration en ces temps de re-confinements, je me permets donc de vous suggérer un thème original qui fait écho à l’actualité et qui serait un bel hommage aux professions médicales particulièrement sollicitées: La blouse, celle du médecin, du pharmacien, de l’infirmier (blanche) mais pourquoi pas élargir le sujet avec celle que portait jadis les enseignants, les quincailliers et ouvriers de certains corps de métiers (grise). Celle ci a des revers et quelques attributs de pièces tailleur (martingale parfois par exemple…). Voilà, c’est une idée, à vous de voir si cela vous inspire pour un futur article… Notez également, à ce sujet, que le « workwear » a le vent en poupe ces dernières années via la veste de travail, qui, avouons le, bien portée, ne manque pas de panache!
Eh oui, c’est le contact chaque jour avec les clients qui me donne l’envie et les idées. Mais là…!
J’aime beaucoup le pantalon flanelle, moins le roi pro nazi qui le porte ! https://www.telestar.fr/actu-tv/autres-emissions/secrets-d-histoire-france-2-edouard-viii-a-t-il-reellement-abdique-par-amour-de-232457…
Merci pour vos posts, toujours passionnants !
Il y a probablement mieux comme référence que telestar, mais enfin, il ne fut pas très clair, c’est certain. En était-il pleinement conscient?
Il y a un effort d’accord entre les roux – mais c’est assez alambiqué !
Merci pour ce billet – haut les coeurs !
Comme le mélange des styles est à la mode, Ronald Reagan est peut-être un précurseur, on verra bientôt des fashion victimes en jogging et cravate !
Probable 🙂